La féline

Après avoir vu Vidocq, un cauchemar visuel comme je n'en avais jamais connu avant, j'avais réellement hâte de voir Catwoman, le second film de Pitof, encore moins apprécié. Sur IMDb, j'ai constaté avec effroi que beaucoup d'américains aiment Vidocq, alors que Catwoman, tout le monde le défonce.
Je suis incapable de comprendre comment on peut aimer Vidocq, et encore moins qu'en voyant ça, on ait choisi de confier à son réalisateur un des personnages emblématiques de DC.

Bon, Pitof s'est quand même calmé sur les très gros plan en courte focale sous les narines, c'est dommage car les plans dans Catwoman sont moins choquants. Je veux dire par là qu'on n'est pas tétanisé au bout de 3 plans seulement, mais par rapport à la majorité des films, c'est quand même laid. Il y a un excès de courte focale, de travellings et d'effets visuels inutiles, et le montage ne laisse pas vivre les plans plus de 5 secondes, et ce pour n'importe quelle séquence (ça peut être une simple conversation dans un bureau par exemple).
On dirait que Pitof a voulu des effets visuels sans arrêt, mais sans s’interroger sur leur fonction.
Il y a tellement de plans en 3D qui ne servent à rien, et de coupes mal placées, je me demandais juste "mais… pourquoi ?".
Les effets spéciaux sont plutôt mauvais en plus, les animaux en CGI sont flagrants, et les doublures en 3D pour des cascades sont ultra-flagrantes ; je me suis dit que c’est parce que ça a mal vieilli, mais la même année on avait Hellboy, où je sais qu’ils ont eu des doublures en CGI, mais j’ai vu le film plusieurs fois et ça m’avait jamais choqué comme ça.
Il y a un seul plan que je trouve bien dans le film, c’est quand on voit le collier dans une vitrine, que le reflet fait apparaître au cou de l’héroïne.
Je crois que c’est vraiment la seule chose positive que j’ai à dire sur ce Catwoman.

Les personnages sont définis avec la subtilité d’un pachyderme, ils sont lourds, très agaçants (la copine pot-de-colle, Halle Berry qui rit comme une nunuche), et leurs caractéristiques sont présentées de façon débile : l’héroïne est timide, alors quand ses voisins font la fête en face, elle leur dit doucement derrière sa fenêtre de faire moins de bruit… (mais sans se parler à elle-même hein, on croirait vraiment qu’elle pense qu’ils vont l’entendre)
Catwoman ne s’appelle pas Selina Kyle, mais Patience Philips, je ne sais pas si c’est pour une question de droits, ou juste pour exprimer une envie de se démarquer de ce qui existait déjà. Pourtant, c’est la genèse du film de Burton qui est reprise ; j’en suis pas fan, surtout que rien ne nous y était expliqué : des chats passent sur le corps de Selina, et elle ressuscite. Dans les comics, il n’y a jamais rien eu de tel.
Ici par contre, c’est des chats en CGI bizarrement proportionnés, dont un qui souffle dans la bouche de Patience, qui se réveille en voyant des araignées et des mouettes en fish-eye. Hrm.
Il y a toute une backstory expliquant que les femmes-chats existent depuis des siècles, ce sont toutes des femmes qui ont été sauvées par des chats lors de leur mort, et qui ont vécu en marge de la société. Ca reste assez flou, on ne sait pas pourquoi ni comment…
En tout cas, Patience voit sa personnalité modifiée, et obtient de nouvelles capacités. Tout cela est justifié uniquement par l’intervention magique d’un chat, alors que la plupart des ces changements n’ont aucun rapport avec ce que font ces animaux : Patience sait manier un fouet, jouer au basketball, et conduire une moto.
Elle enfile aussi un costume en cuir, moche, ridicule et putassier. On est pas loin du costume de parodie porno. (J’aurais bien voulu voir ce que Pitof aurait pu faire comme costume pour Batman…)
Des caractéristiques des chats, les scénaristes ont surtout gardé tout ce qui pouvait rendre le personnage ridicule : elle mange du thon en conserve avec les doigts, a peur de l’eau, et renifle de l’herbe à chat comme une dingue.

Il lui prend aussi l’envie de voler des bijoux, une intrigue qui n’est là que parce que les gens connaissent Catwoman comme étant une voleuse, alors que ça ne sert à rien dans ce film-ci, et que l’héroïne se comporte ensuite plutôt comme une super-héroïne. Elle cherche à stopper l’arrivée sur le marché d’une gamme de maquillage qui rend la peau dure comme du béton (sic), et abîme le visage quand on arrête d’en mettre. J’ai rien à ajouter, je pense que le haut niveau de débilité de cette histoire est suffisamment évident.
Mais il y a cette séquence terriblement conne de l’accident à la fête foraine, qui suffit à rendre compte du manque de logique dont fait preuve ce film…
L’écriture est aussi bien cliché, devant le film on imaginait, avec dérision, ce qu’allaient dire les personnages à tel moment… et au final c’est ce qu’ils disaient.
Du film de Burton, on nous ressort également l’intrigue du double jeu, non pas entre Catwoman et Batman, mais elle et un policier qui sort avec son alter-ego. Le type est vraiment trop con, il ne capte aucun des indices, et ne reconnaît à aucun moment Patience même en étant à 2cm de Catwoman ; c’est pas comme si son costume la masquait beaucoup non plus…

Catwoman n’est pas aussi mauvais/divertissant que Vidocq, du coup j’ai hésité à mettre 2/10, mais en fait… il n’y a vraiment rien de bien dans ce film, rien à part ce seul plan que j’évoquais. C’est bête, c’est moche, c’est vulgaire, la BO est uniquement composée de R’n’B pourri…
Ok j’avoue, je regrette qu’Hollywood se soit rendu compte que Pitof était un mauvais réalisateur. Il a fait un autre long-métrage depuis, mais un DTV qui a l’air du niveau d’une production Asylum, donc ça doit être moins marrant…