Certains films vous font comprendre, dès le démarrage, que vous allez passer un mauvais moment. Cemetery of splendour m’a fait l’effet d’un terrible coup de matraque derrière la tête, de m’avoir enseveli sous des torrents de glue et de m’avoir étouffé à petit feu en me faisant bouffer le coussin de mon fauteuil.


J’arrivais pourtant confiant, encouragé par une critique presse enthousiaste et une critique spectateur beaucoup plus mitigée. C’est souvent bon signe et je m’attendais à vivre un doux moment de poésie emprunt d’une folie imaginative.
Il faut dire que j’aime les films contemplatifs, qui prennent le temps de montrer, de raconter. Et si une touche d’onirisme s’y ajoute, le cocktail est parfait...


Mais à aucun moment je n’ai adhéré. Pire, à aucun moment je ne me suis dit que ce qui m’était montré méritait d’être filmé.
Je n’ai jamais réussi à trouver un semblant de positif dans ce métrage. Ma première pensée en sortant de la salle était qu’il fallait à tout prix enlever la caméra des mains du réalisateur. Il filme le chiant et l’inutile comme personne. Chaque plan me semblait plus raté que le dialogue précédent, chaque idée me semblait plus futile que la séquence d’avant. Et cette ignoble impression de subir...


C’est d’autant plus frustrant que j’en vois sur ce site qui ont aimé/adoré le métrage. J’ai la désagréable sensation d’être passé à côté d’une perle. Je lis les critiques positives et ne parviens ni à retrouver les éléments que j’ai vus ni à considérer comme pertinente la manière qu’a choisie le réalisateur pour illustrer son propos. Pour autant, je ne déconseille à personne d’aller le voir. Certains y trouveront leur compte. Me concernant, j’ai rapidement bu la tasse et j’ai passé deux heures à me noyer.


Ce film restera pour moi une énigme. Comme si le réalisateur avait décidé de parler dans une langue oubliée pour me dire quelque chose de simple ou comme s’il avait décidé de me bander les yeux juste avant de voir une merveille du monde. Ça n’avait pas d’intérêt autre que celui de me compliquer la vie et m’empêcher de déceler aisément son message pour y réfléchir pleinement.
Choix contradictoire pour un conteur, contre-productif pour le spectateur, prétentieux diront les détracteurs, fascinant et génial scanderont les défenseurs.


Cemetery of splendour a réussi ce petit exploit de me laisser indifférent.


J’envie sincèrement ceux qui ont apprécié ce film, qui ont su en tirer la substantifique moelle, qui ont réussi à ne pas s’ennuyer durant la projection. Je plains ceux qui, comme moi, ont subi ou devront subir ces deux heures interminables de vide et de pénible.

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le 14 sept. 2015

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