Cendrillon
6.5
Cendrillon

Long-métrage d'animation de Clyde Geronimi, Wilfred Jackson et Hamilton Luske (1950)

Comment conditionner des générations de jeunes filles...

Un vieux Disney qui envoie au niveau des dessins et de l'animation. Les personnages sont expressifs, qu'ils soient humains ou animaux. Les décors bien exécutes accompagnent agréablement les évolutions des protagonistes de l'histoire.

Mais l'histoire, justement, laisse transparaître sans fard les codes d'une période qui demeure encore de nos jours bien vivace dans les sociétés occidentales. Car ne nous y trompons pas, Cendrillon n'est que la transcription des mœurs d'une société qui, sous les dehors d'une liberté apparente, attribue aux individus des rôles bien définis.

Des codes vieux de plusieurs siècles (après tout, cet animé est inspiré de contes bien plus anciens que lui) et d'autres plus récents sont clairement exprimés ici :
-les riches sont des individualistes égoïstes, au faciès laid ou contrefait trahissant leur caractère, qui oppressent leur petit personnel ;
-les pauvres sont gentils, humbles et serviables et seront récompensés de leurs bonnes actions (merci la religion catholique !) ; il faut surtout qu'ils ne remettent pas en cause leur servitude ;
-les femmes attendent avec impatience le grand amour qui devra physiquement les enchanter (s'il est riche, ça marche aussi) : elles devront en contrepartie lui pondre plein de marmots ;
-ces marmots permettront aux grands parents de devenir gâteux prématurément ;
-les marâtres sont fielleuses et pernicieuses...

Cet animé a littéralement transporté de bonheur des générations de petites filles qui, conditionnées comme il se doit, rêvent de grand amour et d'élever une belle portée de mouflets sans moufeter.

Il correspond à une vision de l'après-guerre mais permet, aujourd'hui encore, de laisser la gente féminine ployer sous le joug de ses obligations sans trouver cela anormal.
Pour les hommes, pas besoin de se remettre en question et on continue comme avant : merci Disney !
Apostille
5
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le 6 oct. 2012

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