Jack Lemmon et Tony Curtis, deux musiciens, sont malencontreusement témoins du massacre de la Saint Valentin perpétré par Spats (Georges Raft). Témoins-clés, ils parviennent à s'enfuir et quittent Chicago en se faisant passer pour deux femmes musiciennes prises pour jouer dans un groupe de femmes en Floride. Ils trouvent sur leur chemin Sugar (Marilyn). S'ensuivent des quiproquos à répétition, Marilyn puis Jack Lemmon décidant de faire la chasse au millionnaire floridien. Lorsque Spats retrouve leur trace, la course-poursuite endiablée reprend.

Endiablé comme un boogie des années 1950. Beaucoup de couses-poursuites, de déguisements enfilés in-extremis. C'est assez amusant de voir Lemmon et Curtis, avec leurs grosses épaules, courir en talons hauts, mais au bout d'1 h 30, l'effet perd un peu de son charme. Le film aurait gagné à être un peu plus court. Pourtant il est bourré de comique visuel, comme cette course-poursuite entre un corbillard et une bagnole bourrée de flics, au début, ou cette couchette remplie de filles...

Reste le glamour de Marilyn. Révélée à la comédie musicale par Hawks, elle fournit ici deux de ses numéros les plus émouvants (Le Poo poo pidoo et "I'm through with love"). C'est moins sexualisé que dans "Sept ans de réflexion", plus glamour, plus émouvant aussi. Tous les acteurs principaux sont bien utilisés ; les mafieux passent pour des idiots. Les situations sont tout de même méchamment improbables, par moment.

L'argument du film me laisse perplexe. C'est amusant de voir ces deux mecs prendre conscience du harcèlement constant dont sont victimes les femmes, mais c'est assez navrant que le seul moyen pour ces filles de s'élever, leur seule ambition, soit d'épouser un millionnaire avec un yacht. Car le film ne condamne pas cette attitude, il la banalise, en bon film de droite. Bon, je ne m'attendais pas à du Marguerite Duras non plus, mais c'est assez décevant. Idem, la résolution qui fait qu'on est content que le méchant se fasse buter, ça me laisse perplexe. Si c'était de l'humour noir, ok, mais pas vraiment : c'est un moyen scénaristique d'apporter une résolution.

Une chouette comédie, portée par le glamour de Marilyn, mais dont à mon avis il ne vaut mieux pas trop fouiller le sous-texte idéologique. En même temps, on la regarde comme divertissement, donc ça passe.
zardoz6704
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le 20 déc. 2013

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