Ilva, jeune femme passionnée (Mme Audrey Dana), place ses amours au-dessus de tout, quitte à assumer ses revirements et contradictions qui peuvent s’avérer fatales. Elle commence par être ouvreuse dans le cinéma dirigé par son père (M. Dominique Pinon), qui décide d’y cacher un jeune Juif. Aussi s’avère-t-il être Résisant, ce qui lui vaut d’être arrêté. Ilva se rend ainsi à la Gestapo pour plaider sa cause, alors qu’il risque la fusillade. Elle tente de soudoyer par ses charmes un officier allemand (M. Samuel Labarthe), qui se laisse séduire. Il en résulte une rupture avec son petit ami (Raphaël, le chanteur), et la suspicion des deux chanteurs de rue qui ont repéré son manège (Mme Liane Foly, chanteuse, et M. Zinédine Soualem). Elle sauve son père, puis se reconvertit dans un café-spectacle. A la Libération, elle tombe sous le charme de deux soldats américains venus sauver le pays, un blanc riche (M. Gilles Lemaire) et un noir d’origine modeste (M. Jacky Ido). Elle file un temps un amour à trois, puis elle doit choisir. Elle opte pour le hasard, via la méthode du pile ou face, qui tranche en faveur du Noir. Or, son acolyte, par vengeance sentimentale, le tue sciemment lors d’un combat, la guerre n’étant pas tout à fait finie. Elle se marie donc avec le riche Américain blanc, mais les rapports se détériorent assez vite, car il devient alcoolique et fait de mauvais rêves, où il finit par avouer son meurtre par amour. Elle se sépare de lui, ce dernier mourant accidentellement. Elle est ensuite mise en cause pour collaboration et le meurtre présumé de son mari. Aussi tombe-t-elle amoureuse de son avocat, qu’elle a connu dans son café-spectacle, alors qu’il jouait de la trompette et du piano (M. Laurent Couson), un peu à la manière de Boris Vian. Il est rescapé des camps, et c’est le piano qui lui a valu cette expérience, comme à sa mère, comédienne renommé (Mme Judith Magre), qui, elle, ne réchappe pas de cette expérience. Le film se transforme en comédie musicale qui retrace toute la vie d’Ilva. Elle finit par être acquittée. Aussi retrouve-t-elle le jeune Juif hébergé par son mère au cinéma, devenu cinéaste, à la manière du réalisateur du film.
Personne ne peut donc être reconnu coupable de trop aimer, même dans le désordre et avec trop de gens. Cette morale paraît assez belle, et est traitée par un suspense bien mené, par une tragédie chorale, où la musique reste présente et où apparaissent des comédiens d’occasion venus d’autres horizons (Mme Liane Foly et Raphaël). Les recettes habituelles sont retrouvées, pour le meilleur, me semble-t-il.