Version particulière de Jules césar, la pièce de Shakespeare, puisqu’elle est ici interprétée par de lourds délinquants vivant depuis des années, voire des décennies, dans un quartier de haute sécurité de Rome, et qui bénéficient d’un programme culturel incluant leur participation volontaire. Tourné en noir et banc sauf pour les scènes de la représentation publique de la pièce, et toujours sous la surveillance des gardiens et du metteur en scène, ils nous répètent la pièce par bribes, une scène par ci, une tirade par là, un cafouillage ou une performance ailleurs, lors de promenades, dans leurs cellules, de nuit, de jour, dans un couloir, avec des progrès et des tons personnels de plus en plus manifestes.
En dehors et d’un peu de ce culture, leur investissement devient total et vital pour leur sens de la vie, et leur enseigne parallèlement l’horreur de vivre enfermé. En plus d’une pièce de théâtre, on découvre surtout l’aventure de la réhabilitation aux yeux du sens humain et de la raison, pour des personnes qui en sont amputées. Cette fiction, néanmoins présentée comme un documentaire, nous laisse imaginer une hypothétique expérimentation de la possible transcendance par l’art et l’histoire, même pour la lie.