Les Fourberies de Cléo

Si vous avez déjà vu plusieurs films sur Cléopâtre et que vous pensez en avoir fait le tour, détrompez-vous, car ce joli péplum adapté d'une pièce de théâtre est davantage axé sur la comédie, en proposant une histoire différente de celle que l'on connaît par cœur, dont un final plus optimiste.

La particularité ici, comme le titre du film l'indique, c'est que l'on voit autant César que Cléopâtre, interprétée par une Vivien Leigh particulièrement délicieuse dans ses toilettes égyptiennes. Au contraire des autres actrices ayant joué le rôle, celle-ci campe une reine maniérée, pleine de chichis, jouant la superficialité pour arriver à ses fins, tantôt poltronne comme une enfant, tantôt suffisante et snob. À l'instar d'Autant en emporte le vent et d'Un tramway nommé Désir, les rôles de gentilles pestes sont décidément ceux qui lui vont le mieux. Certains détesteront à coup sûr, tandis que les autres se prosterneront devant leur écran. Ah, Vivien !

L'histoire est originale, car elle met davantage en avant César et retire Marc Antoine de l'intrigue (même si celui-ci est tout de même mentionné plusieurs fois). La présence de personnages inattendus, comme l'effrayante gouvernante de Cléopâtre, Ftatateeta, permet d'envoyer le récit dans des directions nouvelles. Les costumes, les décors et la photographie sont particulièrement soignés (le budget devait être assez conséquent et cela se ressent). Néanmoins, l'éclairage (ou la colorisation) n'est pas tout à fait au point lors des scènes en extérieurs, rendant l'image beaucoup trop lumineuse (la peau de Vivien Leigh devient carrément livide).

Bref, si vous voulez voir Vivien Leigh en Déesse (non, en Reine plutôt, mais c'est tout comme), la voir se faire jeter dans l'eau d'un port, tirer la langue, pousser violemment son petit frère (Oh !) et fouetter un esclave (re-Oh !), vous savez ce qu'il vous reste à faire. Plus sérieusement, ce très bon péplum, hélas trop méconnu, mérite clairement le coup d'œil pour les fans du genre et de l'actrice.