Pour voir la mort, Otto, il faut baiser la vie... dans la vésicule!

Soyons clair, Chair pour Frankenstein n'est pas un bon film, loin s'en faut. Ses faiblesses et défauts le feraient même plutôt pencher du côté des nanars, s'il n'y avait ces scènes gores outrancières, macabres et sordides et quelques rares moments réussis par-ci, par-là. Les auteurs ont clairement voulu choquer et se démarquer par un déballage d'horreur complaisamment filmée et par des thèmes dérangeants (inceste, nécrophilie). Le scénario en lui-même ne réinvente rien si ce n'est qu'il associe systématiquement l'horreur et le sexe. Le développement de l'intrigue est malheureusement bâclé. Les scènes transitoires entre les moments gores sont assez chiantes, les dialogues nous font penser à du théâtre filmé, les personnages sont très stéréotypés (le savant fêlé et autoritaire, la châtelaine nymphomane, le serviteur amant, l'assistant glauque). A noter le doublage français ridicule et à bannir. Toutes ces maladresses nous font sortir du climat lourd instauré par la morbidité des scènes chocs et l'interprétation habitée et fiévreuse du personnage principal (Udo Kier). Le résultat est qu'on attend chaque nouvelle scène dégueu pour en apprécier les effets spéciaux très bien réalisés et qui ont bien vieillis. Entre ces scènes, on sourit ou on s'ennuie. On a un peu l'impression que le film a été réalisé par plusieurs personnes tant la qualité des différentes scènes peut fluctuer. Chair pour Frankenstein est une oeuvre grandguignolesque déséquilibrée et originale mais qui comporte de gros défauts. Le film est devenu culte uniquement grâce à ses scènes outrancières.