Précédé par la notoriété du best-seller de Leïla Slimani, le film de Lucie Borteleau a du mal à équilibrer son récit. Le coté appliqué de l’intrigue passe beaucoup (trop) de temps à installer les personnages puis la relation entre cette nounou et la famille, avant de se rappeler qu’il faudrait peut-être commencer à montrer des signes alarmants pour animer l’ensemble. En voulant être sûre de ne pas inverser trop brusquement la vapeur, Lucie Borteleau traîne la patte et laisse le récit s’enfoncer dans un cadre monotone et parfois éteint qui, malgré quelques tentatives de susciter de l’attente, file tout droit vers sa conclusion trop abrupte. D’un coté, je comprends que cette histoire doit terrifier les parents, surtout quand on n’est pas sur une base revancharde type La Main Sur Le Berceau… mais Chanson Douce est d’une lenteur pesante qui ne parvient pas à prendre racine, tant la réalisatrice semble se perdre dans son admiration face à l’actrice, Karine Viard, au lieu d’assurer une tension permanente au film. Du coup, l’ensemble semble avoir le cul entre deux chaises pendant la majeure partie, avant de céder – par faute de temps – à un final maladroit, mal amené et emballé à la hâte. (...) En conclusion, si Lucie Borteleau porte à l’écran une histoire accrocheuse et presque clé-en-main, l’exercice est finalement loin d’être convaincant. Malgré une Karine Viard fascinante, Chanson Douce s’embourbe dans une narration molle et contemplative qui a bien du mal à rendre l’ensemble crédible.
Mon avis + analyse : https://dunnozmovie.com/2019/11/28/critique-chanson-douce-de-lucie-borteleau/