Chantons sous la pluie par Anna_M
Singin in the rain, le grand Singin in the rain, celui que j'ai pris mon temps à regarder pensant que je savourerais encore plus l'instant, m'a bien déçue. Probablement ne suis-je pas sensible à ce genre de films (j'aime pourtant bien les comédies musicales habituellement) car celui-ci ne m'a fait ni chaud ni froid. Si j'ai trouvé les chorégraphies (des claquettes de Gene Kelly, Debbie Reynolds et Donald O'Connor aux grandes chorés de groupe) géniales (on imagine le travail et les heures d'entrainement qu'il y a derrière pour en arriver à une telle perfection et synchronisation des mouvements), et les chansons fort sympathiques (Singin in the rain en tête), ça s'arrête là. Il y a un cruel manque de profondeur... Bien sûr, le film reste une comédie et est censé plus vider la tête que susciter chez nous une grosse réflexion, mais même en temps que feel-good movie j'ai trouvé qu'il ne remplissait pas le contrat. Je n'en suis pas ressortie euphorique ou enchantée. Le thème (le glissement entre cinéma muet et parlant) est pourtant très intéressant d'un point de vue historique, mais je préfère la façon dont il est traité dans Boulevard du Crépuscule par exemple (bien que les films ne soient en aucun cas comparable puisque l'on a d'un côté une "comédie" et de l'autre un drame). Par contre j'apprécie ici la mise en abyme du cinéma, le "film dans le film", qui est assez instructif et nous plonge directement dans les coulisses (et ce d'une manière très agile en plus, en témoigne la scène de l'échelle ou les enchainements des chorégraphies dans l'échappée onirique de Broadway). Bon, je n'ai donc pas détesté hein. Le côté kitsch est marrant, et probablement qu'en 1952 j'aurais beaucoup apprécié le film, mais là je le trouve juste dépassé et pas digne de sa réputation. La fraîcheur de Debbie Reynolds et le sourire de Gene Kelly (qui fait curieusement penser à celui de notre Jean Dujardin national) n'auront pas suffi à m'envouter. Voilà, c'est un gentil film du dimanche après-midi joli et agréable, mais à regarder sans en connaître le nom et la renommée, au risque d'une grande déception.