Beaucoup d'atouts, pour un résultat que ne les vaut pas.

Parmi les « jeunes » réalisateurs apparus dans les années 2000, Neill Blomkamp est sans doute celui qui s’est imposé comme le plus talentueux, mais également celui avec l’univers le plus cohérent. Avec District 9, il proposait quelque chose de nouveau dans la Science-fiction et mettait en scène son univers étonnement crédible. Elysium traitait plus du divertissement et du blockbuster mais il restait très bon dans ses scènes d'actions. Et Chappie ? Le réalisateur signe une fable futuriste qui renoue avec l’intime de son premier long métrage tout en poursuivant son approche intensément sociale des grands motifs de la science-fiction. Mais il y a des hics.. Et beaucoup.. Pas tant la symbolique et la fable dont le discours fondamental est avant tout l'éducation et l'enfance, mais le film en lui-même.. Il est très gnan gnan sur certains points et n'est pas souvent crédible par rapport à la situation. On comprend bien que Neil Blomkamp veut symboliser la difficulté d'élever un enfant dans un monde sauvage et sans pitié, mais c'est joué avec maladresse (Yo-Landi est inssuportable) et ça ne colle pas souvent avec le reste du film. c'est dommage car le potentiel scénaristique est là, on suit l'aventure et le développement de Chappie quant à se trouver une place dans le monde et pour le coup, le développement du jeune robot est très bien réussi. Humour savamment dosé, émotion toujours au rendez-vous au bon moment, personnages très cohérents (mention spéciale à Hugh Jackman, excellent en bad guy poussé à bout, contrairement au toujours insipide Dev Patel), quelques séquences d’action extrêmement généreuses, dont un gunfight titanesque dans le dernier acte, belle occupation de l’espace par la mise en scène, Chappie a de sérieux atouts pour lui. Dommage que tout semble aller peut-être un peu trop vite, et que la symbolique des parents qui ne devraient pas en être soit un peu déséquilibrée. Ça reste néanmoins un beau moment de cinéma.