Neil Blomkamp revient lui aussi aux fondamentaux (après Burton avec Big Eyes), ici il fait comme pour District 9 et reprend un de ses court-métrage (Tetra Vaal) pour en faire un long-métrage. L'on retrouve d'ailleurs des thèmes communs avec District 9, sur la critique de notre société, sur la peur de l'inconnue, de la délinquance, de la politique sécuritaire des pays occidentaux, et la transformation.
Comme pour District 9, Blomkamp tourne son film à Johannesburg (sa ville natale), où il dépeint une ville au bord de la guerre civile que les "scouts" (le genre de robots dont fait partie Chappie) ramène peu à peu au calme en faisant descendre le taux de criminalité, car étant au service de la police. Ces robots sont construits par une firme d'armement, Tetravaal (rappelant le nom du court-métrage dont ce film est issue), ce qui n'est pas sans rappelé son dernier film Elysium, où on avait déjà le droit à des robots gardiens de la justice fabriqués par la firme où travaillait le héros. Ici c'est encore le cas, mais, ici le héros n'est pas un homme en quête de justice, mais juste un nerd qui veut créer la vie, créer une intelligence artificielle qui sera un être tout à fait exceptionnel. Petit problème il travaille pour une firme d'armement, et ils veulent juste des soldats.
Je ne vous en direz pas beaucoup plus niveau scénario pour ne pas vous gâcher la surprise de découvrir le film, mais sachez que l'on retrouve Sharlto Copley qui réalise la performance capture des mouvements de Chappie et s'occupe également de son doublage voix, le gage de retrouver la patte de Blomkamp. Nous retrouvons également sa femme au scénario qui avait d'ailleurs officié sur celui de District 9. Le reste du casting n'est pas en reste, Dev Patel interprète le héros un peu nerd, Sigourney Weaver la patronne de la firme d'armement qui produit les "scouts", Hugh Jackman le rival avide de pouvoir et de reconnaissance (que l'on retrouve une fois de plus dans un film qui concerne les robots après Real Steel), et les membres du groupe Die Antwoord qui interprète leur propre rôle fantasmé (car là ils deviennent des gangstas) que l'on retrouve également dans la BO du film bien naturellement. D'ailleurs au sujet de ses derniers, Blomkamp aurait demandé à Yolandi Visser (chanteuse du groupe) de se comporter avec Chappie comme avec son chien, trouvant qu'elle avait une voix particulière lorqu'elle s'adressait à ce dernier, et c'est ce qu'il voulait retrouvé ici.
En plus de ré-adapter son court-métrage, Blomkamp avoue s'être inspiré du design de Appleseed, manga de Masamune Shirow. Quand au robot qui doit concurrencer les "scouts" Moose, le design ressemble fortement aux ed-209 de Robocop.
Il a également avoué que All is Full of Love, clip de Björk réalisé par Chris Cunningham, était une source d'inspiration pour lui, ce que vous pourrez constater à la fin du film, je ne vous en dit pas plus.
Bref, Chappie est un bon film de science-fiction (d'anticipation), dans lequel on suit un robot mignon (tellement mignon que son nom vient d'un un célèbre chewing-gum d'Afrique du Sud) qui commence sa vie, c'est d'ailleurs un des cotés qui m'a le plus plu du film, car on voit à quel point le quotidien d'un enfant, son entourage, ses conditions de vies, etc, sont important; Les effets spéciaux sont une fois encore à la hauteur de nos attentes, le casting est vraiment bon (même si très peu de personnages sont vraiment développé, vu que toute l'attention est vraiment focalisée sur Chappie), sans oublier qu'on retrouve un Neil Blomkamp au meilleur de sa forme ce qui fait plaisir avec le mi-figue mi-raisin Elysium.