Après District 9 que j'avais adoré mais un pâle Elysium, j'étais dans l'attente de voir ce que valait vraiment ce réalisateur.
Je pense qu'il est à suivre très sérieusement. Sa science fiction des bidonvilles, gansta punk est tout à fait efficace.
Mais les questions philosophiques et sociétales que soulèvent ce film devront davantage marquer le spectateur. Chappie est un cousin de Wall-E, innocent et bon. On n'a jamais mieux traiter de l'âme humaine qu'en l'extrayant et en la plaçant dans une autre entité. L'empathie est paradoxalement plus forte et la compréhension de la folie humaine plus prégnante. À ces questions s'ajoute bien entendu celle de la mort. Lorsque Chappie prend conscience de sa propre fin, son rapport au monde change. Il y a alors une limite, un danger : il se met à se renier ses principes pour se sauver.
Enfin, ce film est très riche en interrogations qui devront être posées tôt ou tard par l'humanité. Un monde fait de robot, certes. Mais à quel prix et jusqu'à quel niveau ? La scène de chaos où plus aucun robot policier n'est en état de protéger la population doit nous interroger sérieusement sur l'évolution de la robotique et sur ses limites.