Mon premier poursuit mon second et mon troisième est mon second. Mon tout est ma définition, mais c'est aussi un grand classique, prétexte à nous présenter Paris by night.
Mais ça, c'était le temps où Paris avait une image romantique outre atlantique. Aujourd'hui c'est l'image proposée par "Taken" qui prévaut. Allez donc savoir pourquoi.
Stanley Donen s'appuie davantage sur l'humour que sur un véritable suspens à la Hitchcock. D'ailleurs l'histoire nous mène (ou tente de le faire), de rebondissement en rebondissement sur de nombreuses fausses pistes. Mais qu'importe car tout est délicieusement loufoque à commencer par la scène surréaliste de l'enterrement.
L'humour est à l'honneur avec quelques couacs sans doute dus à l'impossibilité de faire passer certaines subtilités d'une langue à l'autre (pour la version française).
Si les ricains n'étaient pas là...
...nous serions tous en Germanie... et nous les en remercions.
L'histoire, c'est qu'une grosse somme d'argent a été livrée à la résistance et que certains l'ont détournée et se disputent le magot (Oh les vilains!).
Mais en fait, le film s'appuie sur les deux vedettes glamour du moment.
Audrey Hepburn, qui compense le manque de sensualité de sa silhouette par un charme pétillant, hyper féminin et fragile. Son personnage joue des ces "faiblesses" pour survivre dans ce monde de brutes. Ca n'empêchera pas les imbéciles qui jugent la féminité sur la balance et à la taille des bonnets de soutien-gorge de parler de son charme androgyne.
Quant à Cary Grant, il surjoue de son charme pseudo viril qui plaisait tant aux spectatrices.
Un générique qui garantit les entrées.
Un point de vue plus français
Il est de fait qu'à la fin de la guerre, les alliés (surtout les anglais) ont parachuté beaucoup d'argent à la résistance et que cela fut cause de convoitises ... mais c'était de la fausse monnaie! ... et pas qu'en France.
Ce grand élan de générosité n'était pas purement altruiste. Il s'agissait de briser l'économie des pays que l'on s'apprêtait à libérer. D'ailleurs cette fausse monnaie s'est répandue encore plus derrière les armées de libération. La France, qui heureusement avait réussi à se réorganiser avant que les anglo-saxons n'imposent leurs administrations a dû changer ses billets de banque.
...et puisque nous sommes dans la fiction...
...pourquoi ne pas imaginer que tout ce pognon tombé du ciel ait suscité l'intérêt de certains pour qui la cause n'était pas purement désintéressée. De très gros détournements auraient eu lieu. On pourrait imaginer que certains qui auraient eu le flair de changer cette monnaie de singe à temps, aient pu en profiter très largement.
Mais comme le crime ne paie pas, il serait illusoire de croire qu'une partie de cet argent ait financé le cinéma (ça aurait été une fin symbolique que cette fausse monnaie finance l'art de l'illusion); de même qu'il serait fou d'imaginer que plus de vingt ans après, certains recevaient encore le gratin du cinéma en leur château et paradaient dans les magazines au bras des plus belles parmi les plus célèbres des actrices.
...mais tout cela est bien sur aussi fictif que le film.
Bien sur.