Adaptation des livres Charlie et la Chocolaterie et Charlie et le grand ascenseur de verre, sortis respectivement en 1964 et 1978, l’univers de Roald Dahl et de Tim Burton se retrouvent réuni dans un seul et même film. Des chutes et des rivières de chocolat, des arbres guimauve, de l’herbe en sucre à vous donner des caries, amis gourmands et gourmandes, préparez-vous pour une fête visuelle et émotionnelle qui réveillera à coup sûr vos papilles gustatives…


Le film qui faisait prendre 10kg juste en le regardant


Qui d’autres que Tim Burton pouvait adapter un livre si que Charlie et la chocolaterie ? Après une adaptation en 1971 qui n’aura pas du tout plu à Roald Dahl lui-même, Burton obtenu un accord des héritiers de l’écrivain pour faire le remake de l’adaptation live de ce livre. Avec cette seconde chance, Burton entend bien faire un film le plus proche possible de l’esprit du roman. Même s’il s’accordera quelques libertés comme celle d’arriver à caser le deuxième et dernier Tome des aventures de Charlie Bucket « Charlie et le grand ascenseur de verre », les dialogues, le design des personnages (sauf à la rigueur Johnny Depp bien trop jeune pour être Willy Wonka mais se rattrapant largement pour l’interprétation et le charisme), le visuel et l’ambiance ressemblent à s’y méprendre au roman. Une prouesse.


Si vous étiez nés dans les années 80/90, vous ne pouviez rater ce célèbre livre. A travers le personnage de Charlie, Roald Dahl enseignait aux enfants le respect, la gentillesse, la maitrise de soi (surtout coté gourmandise), l’importance de la famille, l’insertion dans la société, la différence entre la pauvreté et la richesse, le monde cruel du travail, la force du faible, la générosité, le sacrifice, critiquant au passage la vantardise et l’égoïsme, donnant une petite leçon aux enfants turbulents par le biais des enfants entourant Charlie.


Charlie et la chocolaterie n’était pas qu’un livre « moralisateur », c’était aussi une mine d’or d’inventivité le rendant incontournable. On pouvait passer des heures à contempler les illustrations intégrées dans ce roman et sa couverture ne laissant pas indifférent. On reconnaissait vite les plus gloutons ! Dans les années 90, Roald Dahl faisait des livres plus fascinants les uns que les autres, donnant même envie aux enfants détestant de lire, de plonger dans l’une de ses œuvres. Charlie et la chocolaterie, sa suite, Charlie et le grand ascenseur de verre, auront été lus et relus, empruntés encore et encore en bibliothèque municipale. Dans la version de Tim Burton, nous retrouvons absolument tous ces éléments.



Mes chers enfants, c’est aussi vrai que deux et deux font quatre.



Amusez-vous bien mais ne touchez à rien


Affichant un sourire ultra Colgate, Johnny Depp s’éclate, tout comme ça avait été le cas pour ses rôles de Jack Sparrow, Edward, Ed Wood. Contrairement à la version papier, la version de Burton s’intéressera aux origines du propriétaire de la chocolaterie et pourquoi cette passion pour son métier. De quoi étoffer le personnage imaginé par Roald Dahl, lui donner plus de consistance et donc, plus d’attachement.


Pour quelle raison a-t-il voulu inviter cinq enfants dans son usine ? Pourquoi avoir fermé les portes de son usine pendant 20 ans ? Traumatisme durant l’enfance ? Chacun peut se faire sa propre opinion sur le personnage. Des génies dans leur domaine, il y en a, mais ces hommes et femmes ont des lacunes ailleurs. Willy Wonka lui, il vit avec un tas d’Oompas-Loompas, c’est suffisant pour rendre n’importe quelle personne un peu bizarre. Justement Willy, il est bizarre, enfantin, vulnérable, tout en étant par ailleurs pur.


Freddie Highmore, LA révélation du film après son passage dans Neverland aux cotés de Johnny Depp. Un vrai sérieux au niveau de son jeu, une sensibilité naturelle, un grand timide à n’en point douter, un jeune homme extraordinaire très modeste qui a surprit récemment dans la série Bates motel. Charlie, son personnage dans Charlie et la chocolaterie, est loin d’être spécial. Pour tout dire, l’intérêt du personnage réside dans le fait qu’il n’a rien de spécial, il est comme d’autres enfants que personne ne remarque à l’école. Genre, un fantôme. On retourne donc à la base de ce que nous offrait l’histoire du bouquin. Certains livres de Roald Dahl sont subversifs, certains sont sombres.


Charlie et la chocolaterie est subversif, comportant quelques rebondissements un peu pervers et ça, c’est ce qui fait que le livre était si bon. On croit l’histoire prévisible, il n’en est rien. Un mélange de lumière et d’obscurité ? C’est du Roald Dahl tout craché et en film, du Tim Burton pur jus. Humour second degré, politiquement incorrect, toutes ces choses, enfant ou adulte, on adore. Charlie et la chocolaterie est et restera bien plus qu’un simple livre pour enfants. Peu de livres arrivent à vous impliquer émotionnellement. Beaucoup de ce que dit Roald sur les enfants et sa vision de la vie est vrai. Burton ressent la même chose, a gardé son âme d’enfant, possède cette qualité enfantine, apporte une certaine fantaisie à chacune de ses histoires.



Rien n’est impossible Charlie !



Roald Dahl et Tim Burton, une osmose naturelle


Telle une parade sortie tout droit du parc d’attractions d’une célèbre souris aux grandes oreilles, faisant défiler des personnages hauts en couleurs dans des décors nombreux et fantastiques, Charlie et la chocolaterie offre aux petits comme aux plus grands un spectacle grandiose de plus d’1h50 où chansons hilarantes, décors hyper détaillés et riches vous émerveillent.


Tim Burton aux commandes, on aurait pu penser à avoir quelques éléments gothique/terrifiant de ci de là histoire de montrer la patte de l’artiste, mais NON, pas question de saboter le travail de Roald Dahl, Burton gardera son coté excentrique/déjanté qui tombe bien puisque collant à l’univers de Dahl, et mettra le reste entre parenthèse. Attention, Charlie et la chocolaterie n’enchaine pas à tout va les chansons comme un Disney ou tout autre comédie musicale. Ici, les chansons sont utilisées d’une manière différente.


Tout comme le livre, après chaque disparition d’enfant, une sorte de poème moralisateur se fait entendre. Ici, ce sera musical. Chansons, chorégraphies, formats, styles seront différents MAIS toujours écrits en rimes et chantées par un groupe d’Oompas-Loompas. Additionné aux multiples références cinématographiques (Psychose, 2001 l’odyssée de l’espace, Le magicien d’Oz, Ben Hur pour la descente en galère de la rivière chocolat), les répliques et à la magie des décors dans lesquels nous évoluons aux cotés de nos héros, Charlie et la chocolaterie, 100% d’amusement.



Excusez-moi j’avais un Flash-Back...



Au final, Charlie et la chocolaterie rendra les fans de la première heure et les nouveaux venus aux anges. Acteurs et actrices, enfants et adultes sont parfaitement choisis, les musiques composées par Danny Elfman sont autant merveilleuses que le sont les décors et costumes, les personnages attachants, l’humour délirant, gare à la libération d’adrénaline et d’endorphine. Charlie et la chocolaterie sauce Tim Burton, à consommer sans avoir peur de terminer chez le dentiste.

Créée

le 31 déc. 2017

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Jay77

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