Le chocolat : un remède contre la dépression ?

Certes, ce film est vieux, dépassé, les chansons sont un peu nazes et l'humour ne fait pas toujours mouche (sans parler de la tronche des Oompa-Lompa ! mon dieu, la crise de rire !)

Pourtant il y a au début du film des petites scènes, sans grand intérêt pour l'intrigue, mais très drôles (le patient chez le psy, etc) qui posent le caractère absurde de ce monde onirique.

Cependant le grand intérêt de ce film est Gene Wilder qui porte ce film et le sauve dès sa première apparition (qui arrive bien tard) en incarnant à merveille un Willie Wonka bipolaire. Il y a dans son comportement un petit (voire gros) quelque chose de très dérangeant, cette impression qu'il a tout manigancé depuis le début afin de voir s'il restait un peu d'espoir dans l'Humanité, qui ne pourrait se trouver que dans l'innocence d'un enfant.

Le personnage de Wonka m'a profondément ému (lors de mes deux visionnages) dans les dernières minutes lorsque l'on pénètre dans sa pièce, dans son intimité où tout n'est que moitié. Comme si cet homme, qui a perdu confiance en l'Humanité n'était plus qu'une moitié et cherchait à combler un vide profond dans son existence. Je regrette profondément que dans son film (qui n'est pas mauvais, on passe un bon moment devant), Burton ait escamoté cette idée en rendant le personnage de Wonka beaucoup plus plat, moins creusé (son "mal-être" est expliqué par son père dentiste). Avec Wonka-Wilder, la part de mystère reste (il pourrait aussi bien être malheureux, car c'est un homme profondément malheureux, pour une autre raison qui reste inexpliquée). Ce paradoxe entre un homme qui vit pour faire plaisir aux enfants (c'est un confiseur quand même !) et qui ne peut avoir confiance en eux, est à mes yeux très intéressant et trop peu exploité chez Burton.

(Après je n'ai pas lu le livre de Dahl, peut-être que mon interprétation de Wonka est complètement à côté de la plaque par rapport à ce que voulait l'auteur. Mais - et ça demande confirmation - il me semble que Dahl était conseiller sur le tournage du film).
Kogepan
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Un nain passe...

Créée

le 22 févr. 2013

Critique lue 1.8K fois

25 j'aime

3 commentaires

Kogepan

Écrit par

Critique lue 1.8K fois

25
3

D'autres avis sur Charlie et la Chocolaterie

Charlie et la Chocolaterie
m-claudine1
8

Une cascade de chocolat!!

La mort de Gene Wilder au début de la semaine m'a remis en mémoire ce film féérique adapté du roman de Dahl. Film chatoyant, rempli de personnages loufoques et de chansons charmantes. Dommage qu'il...

le 31 août 2016

10 j'aime

3

Charlie et la Chocolaterie
Hyara
8

Adieu Burton

Suite à l'approfondissement de la discographie de Pogo a.k.a Nick Bertke et à la découverte de sons comme "I Want..." ou "Scrumdiddlyumptious", samplant allégrement l'oeuvre dont il est question ici,...

le 31 janv. 2016

8 j'aime

1

Charlie et la Chocolaterie
AMCHI
8

Wilder Wonka

Avant la version de Tim Burton, il y a eu cette version datant de 1971 avec le génial Gene Wilder dans le rôle de Willy Wonka et qui est parfait pour jouer ce personnage énigmatique et malicieux...

le 16 sept. 2013

7 j'aime

Du même critique

It Follows
Kogepan
8

Miii ._. (ou : les aventures d'une souris devant un film d'horreur)

Je ne regarde pas beaucoup de films d'horreur. J'ai les bases, j'aime bien occasionnellement me poser devant un bon gros film terrifiant avec une bière, un coussin (très important, le coussin) et mon...

le 11 févr. 2015

133 j'aime

9

Pacific Rim
Kogepan
8

AGBLABLBELBALBLA !

C'est à peu près le bruit que j'ai fait à certains moments du film, quand ma mâchoire inférieure se mettait en mode veille que j'avais besoin d'un mouchoir pour essuyer ma bave. Parce que wé,...

le 22 juil. 2013

116 j'aime

26

The Dark Knight Rises
Kogepan
7

Je ne sais plus de quel oeil regarder les héros...

(Cette critique ne s'applique pas seulement à "Batman : The Dark Knight Rises" mais est un coup de gueule contre une manie qui se développe actuellement dans l'univers cinématographique des...

le 23 août 2012

98 j'aime

86