Film déjanté. "Chat noir Chat blanc" l'est sans aucun doute. Une douce folie imprègne chaque minute de cette œuvre. Pourtant dieu sait que réussir ce genre de film est difficile, sans que cela ne tourne au ridicule et au surjoué (ce qui est le cas des derniers opus de Kusturica). Ici, au contraire, tout est éclaboussant de naturel: les orchestres, les cris de joies, les danses, les cochons mangeurs de voitures, les oies qui servent de serviette, les personnages tous plus fantasques les uns que les autres.
Les personnages, parlons-en. On passe de Matko, le branquignol de service qui se fait systématiquement gruger dans ses combines, à Zare, son fils bien décidé à ne pas payer les pots cassés de son paternel et à vivre sa vie comme il l'entend, aidé en cela par son grand-père adoré. Mais celui qui décroche la palme est sans aucun doute Dadan, criminel survolté passant son temps entre lignes de cocaïne, armes automatiques et jérémiades sur le temps d'avant et de ses valeurs perdues.
Un film pour redonner le sourire et nous convaincre que la vie est belle!