Ça doit être une des rares fois qu'en voyant un film avec un cheval, je n'ai pas envie de manger un steak après la séance.
Se voulant être un hommage aux chevaux morts durant la première guerre mondiale, le film raconte une belle histoire d'amitié entre un jeune homme (Albert) et son cheval (Joey), qu'il va dresser au prix de gros efforts, et dont leur amitié va être remise en question avec l'arrivée de la guerre.

Tourné en grande majorité en Angleterre et avec des comédiens pratiquement tous anglais (sauf quelques allemands et français, mais j'y reviendrais), le film me fait penser à un mélange entre du John Ford, pour la beauté des paysages, mais sans alcool, et du David Lean pour son ampleur affichée, sans oublier à Stanley Kubrick dans les scènes de tranchées, où figure un travelling qui est une copie presque conforme des Sentiers de la gloire.

Le talent de Spielberg est toujours là, et il se confirme par une mise en scène vraiment exceptionnelle, où le sommet est atteint avec la traversée d'une tranchée par la cheval, qui est le grand moment du film.
Ça va être un pléonasme, mais encore une fois, excellente B.O. de John Williams, qui ajoute une dimension de grandeur à l'ensemble.

Dans ce film, le vrai héros est le cheval, qui sert de fer de lance pour les cavaliers anglais, afin de charger les ennemis. Mais il est intéressant de voir que ce cheval est synonyme de mort, car à part son maitre d'origine, ceux qui le montent meurent, ou il voit d'autres canassons mourir.
Il est le seul qui, par une extraordinaire volonté, réussit à survivre alors que tout le monde meurt autour de lui.
Après, le film a un côté un peu naïf (pas niais), où le sang est quasiment absent, à l'image d'une scène où le cheval est pris dans des barbelés, mais il en ressort sans gros bobos, ni plaies. Alors oui, on va me dire que c'est adapté d'un livre pour les plus jeunes, mais il y a un côté aseptisé qui me gêne un petit peu.

Les acteurs sont assez bons (Peter Mulan, Tom Hiddleston, Emily Watson, Niels Arestrup... on a fait pire !), mais le héros, incarné par Jeremy Irvine (dont c'est le premier rôle au cinéma) est un peu trop pur et manque clairement d'épaisseur, surtout vers a fin, où il reste une page blanche.
C'est sûr qu'après la purge qu'était le quatrième Indy, et la merveille que fut Tintin, Spielberg reprend des couleurs, avec un film qui reste assez intéressant, où le vrai héros est un cheval.
Boubakar
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le 6 févr. 2013

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