CHEVAL DE MAÎTRE
Spielberg aimerait que L'Amérique ressemble à son oeuvre. Une économie solide de type libérale s'appuyant sur un socle populaire où le bon/mauvais goût ne se discute pas mais où le peuple contribue...
le 22 mars 2018
40 j'aime
20
Cheval de guerre est un film grand public à la sauce Spielberg, un condensé du bon (mais pas du meilleur) et aussi du pire. Le personnage principal est donc un cheval qui passe de propriétaires en propriétaires sur un fond de première guerre mondiale qui est à peine exploitée sinon pour être évoquée çà et là. Ce qui est couillon quand le film s'appelle cheval de guerre et que finalement, la guerre est beaucoup moins sale en sueur en sang et en boue qu'elle ne pouvait l'être dans un il faut sauver le soldat Ryan, pour rester sur les galons du même réalisateur. Mais bon, en fait, ce n'est pas vraiment un film de guerre, plus une sorte de voyage à dos de poney.
Spielberg, grand public, on est sur une piste du genre de film auquel nous allons assister. Du spectacle hollywoodien. C'est donc une sorte de conte très léché, très niais, où le cheval a quasiment plus d'émotions et de sentiments que les humains, avec les clichés habituels qui tirent en longueur (notamment à la fin avec ce vieux pet qui rachète le canasson pour finalement le redonner à son propriétaire, belle manœuvre inutile, espèce d'imbécile) et dont le but final étant de nous faire chialer. Mention spéciale au propriétaire du cheval qui, avant de se lancer à l'assaut d'une tranchée allemande dans la bataille de la Somme arrive encore à nous parler de son poney... puceau va !
Le problème, c'est que ce genre d'histoire on en a déjà vu et revu, mangé et vomit, que ça en devient indigeste tant c'est simple et classique et je comprends pourquoi on peut trouver ce film chiant tant il force à aller nous chercher cette petite larmichette qui ferait plaisir à Steven. D'autant plus que le film est long à démarrer (avec le propriétaire, qui est quasi autiste et dont on finit par se demander s'il n'a pas quelques vices cachés tellement il « aime » son cheval) et aussi long à finir. La partie intéressante c'est surtout de voir le cheval passé de mains en mains à travers la guerre, ceci fait, il n'y a plus grand-chose à voir.
Seulement voilà, dès la bande-annonce j'avais compris que ça allait nous mener-là, du coup j'attendais simplement quelques scènes efficaces, de voir la petite patounne de Spielberg avec ses quelques moments d'émotions sublimés par des images très fortes et supporter le reste avec une exceptionnelle bonne humeur et une bonne dose de patience dont j'ai le secret. Des scènes qui fonctionnent, on en a ; comme avec la fusillade des deux déserteurs allemands et cette pale de moulin qui est assez jolie à voir ou encore la traversée du No Man's Land par ledit canasson qui a bien faillit finir avec une bonne purée et une petite sauce.
Pas de grandes attentes, j'ai vu exactement ce que je m'attendais à voir : un spectacle cliché et gnangnan mais assez bien maîtrisé avec quelques scènes sympas. À moins d'avoir un gosse un jour, certainement que je ne le regarderai pas à nouveau, mais d'ici là, le visionnage ne m'a pas fait souffrir davantage et pour une petite dose de spectacle couillon de temps en temps, j'aime autant que ça soit Steven qui mette le suppo.
Créée
le 4 juin 2020
Critique lue 106 fois
1 j'aime
D'autres avis sur Cheval de guerre
Spielberg aimerait que L'Amérique ressemble à son oeuvre. Une économie solide de type libérale s'appuyant sur un socle populaire où le bon/mauvais goût ne se discute pas mais où le peuple contribue...
le 22 mars 2018
40 j'aime
20
Quand, dans les années 80, le gars Steven faisait des films qu'il pensait pour jeunes adultes, ces derniers parlaient directement à l'imaginaire des ados. Le problème, c'est que ce décalage subsiste:...
Par
le 3 juil. 2012
34 j'aime
4
C'est avec un immense bonheur que le jeune Albert s'occupe de Joey, le cheval que son père lui a acheté à prix d'or, alors que sa famille doit faire face à d'importantes dettes. Pourtant, alors que...
le 19 avr. 2015
23 j'aime
5
Du même critique
Le jeune homme éteint son ordinateur, on est vendredi soir et il ne sortira pas. Peut-être demain, se dit-il. Il soupire. « Déjà 23h ! Misère, ma partie d’Age of Empires II a durée plus longuement...
Par
le 19 juin 2020
7 j'aime
2
Denis Villeneuve, ou, devrait-on dire, Denis Vieilleville (huhu) tant il semble s’attarder à des projets qu’on aurait dû laisser reposer en paix dans les années 80, après un Blade Runner 2049...
Par
le 22 sept. 2021
4 j'aime
En deux phrases, nous avons à faire à l'un de ces condensé des (vraiment pires) clichés du cinéma d’horreur traités de manières à ce que le spectateur se doive de les prendre au sérieux parmi...
Par
le 2 févr. 2020
4 j'aime