Une dose de gnangnan hollywoodien par mois pas plus sinon c'est l'overdose

Cheval de guerre est un film grand public à la sauce Spielberg, un condensé du bon (mais pas du meilleur) et aussi du pire. Le personnage principal est donc un cheval qui passe de propriétaires en propriétaires sur un fond de première guerre mondiale qui est à peine exploitée sinon pour être évoquée çà et là. Ce qui est couillon quand le film s'appelle cheval de guerre et que finalement, la guerre est beaucoup moins sale en sueur en sang et en boue qu'elle ne pouvait l'être dans un il faut sauver le soldat Ryan, pour rester sur les galons du même réalisateur. Mais bon, en fait, ce n'est pas vraiment un film de guerre, plus une sorte de voyage à dos de poney.


Spielberg, grand public, on est sur une piste du genre de film auquel nous allons assister. Du spectacle hollywoodien. C'est donc une sorte de conte très léché, très niais, où le cheval a quasiment plus d'émotions et de sentiments que les humains, avec les clichés habituels qui tirent en longueur (notamment à la fin avec ce vieux pet qui rachète le canasson pour finalement le redonner à son propriétaire, belle manœuvre inutile, espèce d'imbécile) et dont le but final étant de nous faire chialer. Mention spéciale au propriétaire du cheval qui, avant de se lancer à l'assaut d'une tranchée allemande dans la bataille de la Somme arrive encore à nous parler de son poney... puceau va !


Le problème, c'est que ce genre d'histoire on en a déjà vu et revu, mangé et vomit, que ça en devient indigeste tant c'est simple et classique et je comprends pourquoi on peut trouver ce film chiant tant il force à aller nous chercher cette petite larmichette qui ferait plaisir à Steven. D'autant plus que le film est long à démarrer (avec le propriétaire, qui est quasi autiste et dont on finit par se demander s'il n'a pas quelques vices cachés tellement il « aime » son cheval) et aussi long à finir. La partie intéressante c'est surtout de voir le cheval passé de mains en mains à travers la guerre, ceci fait, il n'y a plus grand-chose à voir.


Seulement voilà, dès la bande-annonce j'avais compris que ça allait nous mener-là, du coup j'attendais simplement quelques scènes efficaces, de voir la petite patounne de Spielberg avec ses quelques moments d'émotions sublimés par des images très fortes et supporter le reste avec une exceptionnelle bonne humeur et une bonne dose de patience dont j'ai le secret. Des scènes qui fonctionnent, on en a ; comme avec la fusillade des deux déserteurs allemands et cette pale de moulin qui est assez jolie à voir ou encore la traversée du No Man's Land par ledit canasson qui a bien faillit finir avec une bonne purée et une petite sauce.


Pas de grandes attentes, j'ai vu exactement ce que je m'attendais à voir : un spectacle cliché et gnangnan mais assez bien maîtrisé avec quelques scènes sympas. À moins d'avoir un gosse un jour, certainement que je ne le regarderai pas à nouveau, mais d'ici là, le visionnage ne m'a pas fait souffrir davantage et pour une petite dose de spectacle couillon de temps en temps, j'aime autant que ça soit Steven qui mette le suppo.

Ji_Hem_
6
Écrit par

Créée

le 4 juin 2020

Critique lue 106 fois

1 j'aime

Ji_Hem_

Écrit par

Critique lue 106 fois

1

D'autres avis sur Cheval de guerre

Cheval de guerre
Star-Lord09
8

CHEVAL DE MAÎTRE

Spielberg aimerait que L'Amérique ressemble à son oeuvre. Une économie solide de type libérale s'appuyant sur un socle populaire où le bon/mauvais goût ne se discute pas mais où le peuple contribue...

le 22 mars 2018

40 j'aime

20

Cheval de guerre
guyness
3

Bourin de compète

Quand, dans les années 80, le gars Steven faisait des films qu'il pensait pour jeunes adultes, ces derniers parlaient directement à l'imaginaire des ados. Le problème, c'est que ce décalage subsiste:...

le 3 juil. 2012

34 j'aime

4

Cheval de guerre
Docteur_Jivago
3

Mon cheval, ce héros

C'est avec un immense bonheur que le jeune Albert s'occupe de Joey, le cheval que son père lui a acheté à prix d'or, alors que sa famille doit faire face à d'importantes dettes. Pourtant, alors que...

le 19 avr. 2015

23 j'aime

5

Du même critique

Jeffrey Epstein : Pouvoir, argent et perversion
Ji_Hem_
3

Qui est Jeffrey Epstein ? Sérieusement, c'est qui ?

Le jeune homme éteint son ordinateur, on est vendredi soir et il ne sortira pas. Peut-être demain, se dit-il. Il soupire. « Déjà 23h ! Misère, ma partie d’Age of Empires II a durée plus longuement...

le 19 juin 2020

7 j'aime

2

Dune
Ji_Hem_
4

« Le dormeur doit se réveiller ! ... monsieur, s'il vous plaît, on va fermer le cinéma ! »

Denis Villeneuve, ou, devrait-on dire, Denis Vieilleville (huhu) tant il semble s’attarder à des projets qu’on aurait dû laisser reposer en paix dans les années 80, après un Blade Runner 2049...

le 22 sept. 2021

4 j'aime

We Are Still Here
Ji_Hem_
1

Se faire traiter de con par un film pendant 1h20

En deux phrases, nous avons à faire à l'un de ces condensé des (vraiment pires) clichés du cinéma d’horreur traités de manières à ce que le spectateur se doive de les prendre au sérieux parmi...

le 2 févr. 2020

4 j'aime