Un Spielberg confidentiel qui a fait peu de bruit mais du grand Spielberg, spectaculaire, épique, élégiaque.


Après « Il faut sauver le soldat Ryan », « 1941 » ou encore « La liste de Schindler », il traite enfin la première guerre mondiale et avec quelle maestria. Ne lui reste plus qu’à évoquer le Vietnam et sa couverture de la guerre au cinéma sera complète, totale.


L’épopée d’un canasson, de sa naissance, son dressage dans une modeste ferme anglaise, son rôle dans la grande guerre et son retour dans l’enclos originel. Un cheval autour duquel gravitera toute une panoplie de personnages fascinés par cette bête exceptionnelle qui rivaliseront de bienveillance à son égard. Le point culminant étant sa prise au piège par des barbelés au milieu des tranchées où un impalpable et immense sentiment de commisération nous saisit.


La campagne anglaise est magnifiquement rendue, avec ses couleurs, son odeur, sa dureté, l’effroyable combat des fermiers d’avant la modernité pour leur survie.


Et puis Niels Arestrup surgissant, apparaissant tel un hobbit dans son bucolique environnement, sa maison chaleureuse, son bon sens et sa bonhomie paysanne.


Pour conclure, un film maîtrisé, superbement réalisé, qui traite directement avec le myocarde, fait vibrer une corde sensible, remontant directement de l’enfance. Un film de gosse pour adulte, dépourvu d’amnésie, un croc-blanc remastérisé, l’anodin au milieu de la grande histoire, une certaine forme de pureté mise en image, la plus belle facette de l’humanité dans un film consacré à un bourrin, à en verser des larmes de plusieurs hectolitres.


                        Samuel d’Halescourt

http://vicissitudesdukindred.blogspot.fr/

Créée

le 1 déc. 2015

Critique lue 217 fois

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