Chirin no suzu
7.3
Chirin no suzu

Court-métrage de Masami Hata (1978)

(Légers spoilers)
(J'écris surtout cette critique pour le titre, mais c'est l'occasion de déflorer la fiche SensCritique du film)
LA LA LA LA LAAAAAAAAA LA LA LAAAAAAAAA LAA LAAAA LA LA LA LA LAAAAAAAAAA


Alors le film est cool hein.


Mais bon dieu le nombre de fois où on nous rabâche la chanson titre quoi x)


En fait il y a trois défauts dans ce film : la voix off descriptive à souhait qui ne sert strictement à rien, les chansons tout aussi utiles, et le sérieux contraste entre la noirceur du film et sa quasi-censure de la violence : le loup bouffe un mouton ? Pas une seule trace de sang ou même de morsure. Chirin est blessé après une journée d'entraînement ? Pas une seule marque sur son corps. Et puis le combat final, qui est build-uppé tout le film durant, dure quelque chose comme dix secondes.


Sinon c'est vachement cool : court (46 minutes !), concis, efficace et cohérent dans sa progression et son message.


L'intelligence du film vient de l'ambiguïté de l'intégralité de ses personnages. Les moutons sont pacifiques et doux, mais n'osent pas affronter le monde extérieur et manquent sérieusement de solidarité (quand Chirin se casse, personne n'essaye de le retenir ! Bien sûr, si c'est pas ton gosse, t'as pas à t'en occuper...). Le loup est un tueur féroce, mais également une figure profondément charismatique et sympathique (j'essaie de pas spoiler vu qu'apparemment ce film est pas des masses connu, même si tout se sent un peu venir). Et surtout Chirin... C'est clairement avec ce personnage principal que le film invite ses spectateurs, même les plus jeunes, à poursuivre leur réflexion après le film. Le film se base sur des archétypes, mais parvient à les rendre intéressants en un minimum de temps, grâce à leur ambiguïté très intelligemment appuyée pour que même les enfants la saisissent.


Pour cela, le film fait preuve d'un travail de mise en scène et de graphisme impeccable : la première scène d'attaque du loup, le traitement des couleurs de la nature au soleil couchant, le jeu sur les teintes très sombres pour marquer l'émotion ou la noirceur du film... La scène de la métamorphose, avec ses mélanges de rouges, noirs et violet, ainsi que le climax sous la pluie sont splendides.


On déplore tout de même l'absence totale de sang, car le métrage refuse toute violence graphique habilement dissimulée (comme dans un Le Tombeau des Lucioles) au profit d'une "censure" généralisée, ainsi que des plans quelque peu longs car ils servent juste à insérer des chansons.


Chansons assez sympathiques, il faut dire, le problème étant qu'elles cassent le rythme, et que la plupart ne sont que des reprises de la chanson principale, avec des paroles légèrement changées. Par contre, quand il s'agit de véritables variations du thème, ça devient tout de suite bien plus cool, et la guitare électrique, mélangée à des orchestres de cuivres style Dragon Ball Z, donne un côté kitsch absolument irrésistible aux scènes épiques.


Voilà, en plus c'est pas très compliqué pour le voir, vous avez juste à cliquer là : https://www.youtube.com/watch?v=Yoorxhh5C2A

Naskor
7
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le 10 avr. 2017

Critique lue 476 fois

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Naskor

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