On l’avait laissé sur le bide général de Bodybuilder, Roschdy Zem revient derriére la caméra cette année pour Chocolat, un film dont le sujet est toujours aussi actuel…
L’Histoire l’a oublié mais Chocolat fut le premier clown noir. Et le premier artiste noir en France d’ailleurs. Ce film raconte son histoire, de ses moments de gloire à sa mort dans l’indifférence générale…
Car en effet, l’histoire de Chocolat démarre difficilement comme fils d’esclave. Finalement, il se fait une place dans un petit cirque où il est le cannibale de service, chargé d’effrayer les enfants, qui se demande comment son maquillage peut être aussi réussit. Bah oui, les gens noirs, ça n’existe pas hein ? Car en effet, à la fin des années 1800, début 1900, le racisme est tellement ancré dans la culture française que même George Footit, qui va l’engager comme son acolyte, et devenir son ami, ne voit pas le mal à s’en servir constamment comme simple faire valoir.
Mais là où l’histoire atteint vraiment son but, c’est qu’en plus de faire rire, elle va trouver le ton juste quasiment à tout les coups, ce racisme tellement ordinaire de l’époque qu’il en devient normal et qu’on justifie de toutes les maniéres possibles. Et applaudit comme clown, Chocolat se perdra dans son désir de se battre contre ce systéme.
Porté par une mise en scéne relativement classe, le film assure dans sa reconstitution de l’époque, faisant même apparaître les fréres lumiéres (il va même jusqu’à clore le film sur une de leurs oeuvres mettant en scéne le duo de clown). Et que dire du duo star du film, affichant une vraie complicité. Les deux acteurs sont parfait et font de Chocolat un biopic fort réussit qui mérite d’être découvert en salle, et ce malgré une date de sortie bien mal choisit, en même temps que Les Tuche 2 et une semaine avant Deadpool…