Il y a beaucoup de génie dans ce film !
Steve, Andrew et Matt sont trois adolescents totalement différents. L'un est très populaire, l'autre est un "beaugosse" sans talent spécifique quant au troisième, il est totalement timide, battu par son père, sa mère est mourante et il n'a aucune vie sociale. Ces trois jeunes hommes vont recevoir des pouvoirs de télékinésie (pour commencer) d'une bien mystérieuse grotte dont je vous laisse la découverte, mais dont, au final, on se fiche complètement. L'idée du film est simple : serions-nous tous égaux face à des pouvoirs et surtout, comment nous arrêter si tout dérive ?
Chronicle, c'est deux films en un. La première partie est une potache adolescente très rigolote ou trois amis s'amusent avec la découverte de leur pouvoir. On passe d'un palier à un autre, très intense à chaque fois, avec une découverte toujours plus sensationnelle et il faut l'avouer : on ne décolle pas de son siège. Jusqu'ou ce pouvoir va t'il s'arrêter ? Puis vient la seconde partie du film, la dérive, quand l'un des trois jeunes hommes va commencer à faire n'importe quoi avec son nouveau don. Il va vouloir se venger de la vie, du reste, il va devenir un véritable psychopathe et c'est tout ce travail mental totalement biaisé de cet affrayant personnage qui sera mis en avant : il se persuade d'avoir raison, s'invente une morale basée sur l'évolution. Il a raison, les autres ont tort et il a tous les pouvoirs nécessaires pour changer la donne.
La dérive est sublime. Maitrisé à la caméra avec brio, le film est presque entièrement "filmé comme en vrai". On passe d'une simple caméra au poing à de la surveillance, tout cela avec une intensité surprenante. Certaines scènes les plus tonitruantes sont sur fond gris, sans aucun bruit, comme si on retrouvait la bande sur une cassette. C'est d'une inventivité folle malgré tout le claccissisme d'une narration pourtant effrayante de réalisme. Chronicle n'invente rien, il ne fait que sublimer.
Qui va gagner ? Le pouvoir ? L'humanité ? Ici, aucun cliché, que du "réel". Les civils sont impuissants face aux forces de leur ennemi et c'est d'autant plus flippant que dans la salle, on ne fait pas vraiment le fier pendant les vingt minutes de fin les plus effrayantes jamais vues dans un film de "superhéros" (si vous me permettez l'expression, puisque s'en est évidemment pas un).
C'est réel, c'est comme en vrai, c'est une grande baffe de génie technique. Un petit film sans prétention qui a tout d'un grand. C'est tout simplement ma première baffe de cinéphile de cette année 2012.