50 NUANCES DE GREY, ou comment faire parler sur 2h05 de vide...

Fascinant... Voila mon sentiment à la sortie de la salle de 50 NUANCES DE GREY... Fascinant, car vide... Détesté avant même sa sortie, mais ayant tout de même réussi à rentabiliser son budget grâce au nombre de réservation pour son premier jour d'exploitation, le dernier film de Sam Taylor-Wood aura réussi à bien faire parler de lui. Était-ce mérité ? Certainement pas, tant le "scandale" qu'il a réussi à susciter est aussi absurde que le film est médiocre.

Narrant comment une jeune femme vierge se met a avoir une relation avec un jeune milliardaire, 50 NUANCES DE GREY réussi le tour de force de n'être qu'un nanar à l'érotisme ridicule, ventant les mérites du culte du pognon, et de rien d'autre... En gros, le film se découpe en deux parties. La première: la fille rencontre le milliardaire, qui se met à la draguer. Il a beau être un homme très froid, la fille est attirée (chose incompréhensible tant il a le charisme d'une huitre), puis elle découvre le bonheur, puisqu'il a de l'argent. Ainsi dans ce film, le bonheur pour une fille ne se limite qu'a un mari qui possède un hélicoptère, plein de voitures bien frime, et lui offre tout et n'importe quoi tant que c'est un peu trop cher pour la moyenne de la population... Autant dire que lorsque l'on sait que ce film a été majoritairement fait par des femmes, cela fait franchement peur, tant cette vision de la gente féminine montre surtout la mentalité des auteurs de ce film...

Puis vient une deuxième partie, ou ce personnage de milliardaire s'avère être un type dont la libido se limite à frapper ses partenaires. Et tout le scandale vient donc de cette deuxième partie, certain y voyant l'apologie de la soumission de la femme et de la culture du viol. Fort heureusement, ce n'est pas du tout le cas. En effet, cette partie cherche plus à montrer la souffrance qu'elle endure, et son désir (impossible) de fuir cet homme, tant il s'avère être manipulateur... Cherchant à nous placer du point de vue de la femme et à nous choquer à cause de ce qu'elle subit, il m'est impossible d'y voir l'apologie d'une relation pareille dans ce film. Mais malheureusement, là ou la première partie qui, elle, s'avérait être idéologiquement lamentable, aurait pu laisser la place à un vrai drame, est totalement ratée, la faute à un développement des personnages qui frôle le néant, un jeu d'acteur catastrophique, et surtout, une mise en scène à l'académisme terrifiant qui oscille entre des choix de réalisation plan-plan proche du téléfilm et des effets de style tellement usités qu'ils en deviennent risibles.

Bref, l'adaptation sur grand écran de la fan-fiction de twilight était une très grosse erreur, en nous gratifiant ainsi d'un résultant foireux de A à Z, ou la seule morale exprimée nous prouve a nous, spectateurs, que la connerie n'a pas de limite. Mais comme le comble du con, c'est qu'il ne s'en rend pas compte, nous aurons donc droit aux suites d'ici peu de temps...
Plisskendune
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le 27 févr. 2015

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