De bons ingrédients pour une recette médiocre

Alors avant tout, comme beaucoup je n'ai pas lu le livre, mais la présente critique concerne le film et non pas le livre.
Ensuite, je ne critiquerai pas l'aspect "érotique" du film qui a déçu beaucoup de gens tout simplement parce qu'à mon sens, un film grand public, tiré d'un roman très grand public ne me semble pas permettre d'espérer quoique ce soit de bien folichon à ce niveau là, il faut rester logique.
Enfin, je ne reviendrai pas sur la trame choisie par l'auteur, du cliché le plus répandu : le beau mâle ténébreux richissime à souhait qui envoûte la petite ingénue (limite écervelée) et pucelle par tout cet univers de luxe, et par sa force de caractère de mâle dominant. Parce que bon, soyons honnêtes, quand on se lance dans le visionnage de ce film, on sait à quoi s'attendre à ce sujet.


Non le problème c'est dans le fond...
Cette Anastasia irréaliste qui ressort d'un entretien de 15 minutes en ayant posé 4 pauvres questions (pourtant d'un banal affligeant) totalement perturbée comme si elle venait de vivre l'expérience psychique et physique de sa vie, au point de ne pas s'en remettre pendant des jours... Déjà, là, ça commence mal dès les 10 premières minutes...


On fera l'impasse aussi sur le mec qui la retrouve par magie dans le bar d'où elle l'appelle complètement saoule, sans un seul détail, sans le moindre indice... On dira que la fortune de Grey lui octroie des contacts à la CIA lui permettant de connaître la position d'un individu en pistant les données GPS de son portable, hein... ça aura le mérite de donner un peu de piment au film. Et encore...


Quand à la fin (attention spoil)...


Euh on m'explique : mademoiselle lui demande de lui infliger la pire punition qu'il pourrait "pour comprendre", dit-elle. C'est pourtant bien ELLE qui lui demande et qui insiste alors qu'il s'assure auprès d'elle qu'elle est bien sûre d'elle. 'Oui oui vas-y'...
M'okay, soit. Et là, vu la salle de jeu qu'il s'est payé et le matériel qui la compose, on se dit "bon voilà, là ça va swiguer un peu'...
Monsieur Grey lui afflige 6 pauvres petits coups de ceintures dont mademoiselle l'ingénue ressort semblablement presque aussi choquée que si elle venait de se faire violer par 3 marins n'ayant connu ni femme ni salle de bain depuis 8 ans, sous le regard pervers et amusé de Grey...
Du coup elle ne veut même plus qu'il approche son petit doigt à moins de 20cm d'elle tellement elle est "choking" par cet être démoniaque !
Enhhhhh la la !


Non, très franchement, j'ai du mal avec la crédibilité d'un tel personnage.


Dommage. Les tourments de Grey, la découverte de soi pour Anastasia, cet échange entre ces deux personnages presque antinomiques, ce duo-cocon et cette relation intime et spécifique qu'ils peuvent avoir, auraient put être autant d'éléments intéressant à développer et à privilégier.
Le film aurait certainement eu un intérêt tout différent, et un mérite plus intéressant.


Au final, c'est plutôt plat, sniff

ellimacyorel
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le 3 mai 2016

Critique lue 242 fois

Camille Leroy

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