Ce qu'il y a de bien quand tu regardes des films aussi nuls, c'est que ça te permet de réfléchir à plein de choses. Pendant mon visionnage du premier film, j'ai même élaboré une théorie que j'ai appelé le syndrome de Grey : quand des personnages discutent de choses qui ont un sens uniquement pour le spectateur qui sait ce qu'il va se passer mais qui n'en a aucun dans la diégèse du film. Là, pour Cinquante nuances plus sombres, je suis encore en train de réfléchir à comment je vais pouvoir appeler le syndrome de ce dialogue d'Ana Steele au début du film : "Je te détestes Christian, tu m'as dégradé, tu m'as humilié, tu m'as enlevé toute dignité, tu m'as inséré une quantité de choses diverses et variées dans des endroits que je ne soupçonnais même pas, tu es un connard, un vrai, mais je vais accepter le risque de me laisser piéger par cette relation toxique parce que... j'ai faim".
Et quand la meuf dit qu'elle a faim, c'est pas pour manger un burger XXL avec supplément frites, c'est pour manger une petite salade sans vinaigrette. La meuf risque de replonger dans la relation la plus toxique au monde pour satisfaire son appétit de koala, elle ne pouvait pas attendre vingt minutes pour ça?? Non, pas possible!!
Bon après, c'est la même rengaine que dans le premier épisode où tu rajoutes juste du thriller de bas étage genre Color of Night avec l'ancienne soumise et le patron d'Ana, tu englobes ça avec les dialogues les plus stupides de la Terre, calamiteusement interprétés par le casting même si je tiens à souligner le talent de Dakota Johnson a livré son expression la plus tarte possible parce que franchement, quand tu la vois dans Strictly Criminal ou Sale temps à l'hôtel El Royale, elle est loin d'être aussi insupportable. Tu rajoutes une pincée de "mes personnages agissent en mode random pour les besoins du scénario" et tu assaisonnes avec du "je suis censé être malin mais je laisse tout ce qui pourrait déplaire à Ana en évidence pour créer de la fausse tension qui fera bander mou n'importe quel amateur de cinéma" et tu obtiens Cinquante nuances plus sombres, avec la pire mise en scène de James Foley avec de la soupe musicale commerciale qui permettra aux générations futures de dater le film sans avoir recours au carbone 14.
Bref, dans la pure lignée du premier, un film d'une affligeante stupidité dans tous les départements, tellement naze que ça en devient marrant et puis bon, je pense que j'ai enfin trouvé un nom pour décrire une fille qui risque aussi gros pour un appétit aussi petit : le syndrome du koala!!