J'étais sûre que je n'aurais rien à dire après avoir vu ce film. Il ne m'intéressait pas, malgré les encouragements de certaines de mes amies qui ont lu les bouquins. Je l'ai regardé suite à la lecture d'une critique moqueuse, qui ne se concentre que sur les aspects complètement ridicules du scénario. Amusée, ayant deux heures à tuer, je me suis dit « bon, allons voir ça, on ne peut dénigrer que ce qu'on connait ».


Alors, en réalité, je suis beaucoup plus navrée qu'autre chose. Deux mots sur le scénario : passons sur la situation peu crédible autour de laquelle il tourne (moi je trouve le fond de l'histoire plus triste qu'excitant, et que ça aurait pu donner lieu à un film diamétralement différent, et beaucoup moins gnangnan, mais bon c'est personnel hein...), dans le traitement, on est quand même face à une belle démonstration de négligence du début à la fin - presque pas d'intro, un développement à la va-vite histoire de pouvoir caser plein de scènes inutiles et une fin qui n'en est pas une - on laisse la boucle ouverte sans laisser de mystère ni de place à l'imagination... c'est totalement pourri, et je dis pas ça souvent.


Maintenant parlons des choix esthétiques. Les acteurs, bon, admettons, je n'ai pas lu le livre et j'ignore si le casting est judicieux, mais il faut quand même souligner que si le buste, le profil et le regard fixe de Grey peuvent fonctionner, l'Anastasia a tout pour agacer ! alors si on est supposé s'identifier à elle pour vibrer à son unisson... c'est complètement raté. Mal jouée, mal fagotée, mal tout, elle est tout simplement insupportable – et son tic de morsure de lèvre est à l'opposé du détail naturel. D'ailleurs, appuyons nous sur ce point irritant pour parler de la photographie - OUCH ! Tantôt tellement plate qu'on l'oublie, tantôt clichée à mort, tantôt grotesque tant elle s'éloigne de toute idée de subtilité. Et vas-y que je fais des gros plans sur les lèvres, que j'insiste sur le crayon-phallique tout prêt d'entrer dans la bouche moelleuse de la petite prude (carrément porno comme idée), que je fais des contre-jour pour accentuer un mystère déjà placardé par des dialogues complètement inintéressants... j'en passe, rohlala... tout ça très propre, lisse, numérique, et arrosé d'une BO toute aussi peu subtile et qui ne sert strictement à rien – mais alors à rien. Bref, même pas un bon divertissement, et pourtant c'est l'excuse que je trouve aux films sans intérêt d'habitude.


Je n'ai trouvé qu'un seul point positif, et encore.... la nudité sans tabou mais sans crudité non plus (je ne parles que de la nudité en elle-même attention ! les fameuses « scènes de sexe » sont esthétiquement tellement clichées que je ne prendrais même pas la peine de dire un mot dessus – ce n'est pas parce que le type de sexe change que ça donne une valeur artistique à la scène... faut savoir faire un minimum d'effort, merde) et la présence très étonnante de poils pubiens (sur les deux partenaires). Peu nombreux et pas trop foncés comme ça ça frappe moins, mais tout de même, bel effort ! C'est peut-être la seule micro-touche intéressante du film, sur le plan sociologique.


Pfiouh ! Par contre, j'ai ri ! Ça j'ai ri... mais je sais pas si c'était toujours le but ! XD


Avis posté en 2015 sur le blog Zinema

Zosha
3
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le 5 mars 2020

Critique lue 85 fois

Zosha

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