Avant d’envahir les salles obscures, la trilogie Fifty Shades de EL James fut un très grand succès de librairie : jusqu’à 2,4 millions d’exemplaires en 2013 pour le premier tome ! Si la relation décomplexée entretenue par la jeune et naïve Anastasia Steele et son riche Christian Grey a pu émoustiller son public – essentiellement féminin, les critiques étaient loin de faire l’éloge des qualités littéraires d’EL James… Qu’en est-il de son adaptation au cinéma ?


Ne pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué : c’est ce que l’on aimait se dire avant de voir le film. La présence de Sam Taylor-Johnson comme réalisatrice, après le sympathique Nowhere Boy, semblait rassurante. Pour autant, les quelques remous provoqués par le départ de Charlie Hunnam (au profit de Jamie Dornan) et les critiques peu avantageuses du livre ne laissaient rien présager de bon.


On aurait aimé croire que le film était capable de mieux faire que sa source, mais c’est raté. Ce n’est pas la faute de Dakota Johnson ou de Jamie Dornan, qui font ce qu’ils peuvent pour éviter de paraître trop ridicule. C’est bien celle du scénario : cinq cent pages qui brassent du vide, ça donne deux heures de film qui en paraissent le double. On en arrive donc à ça pour que la naïve Anastasia Steele découvre que oui, le sadomasochisme, ça fait mal ! Alors on s’occupe comme on peut, l’histoire (si tant est que l’on puisse l’appeler ainsi) ne servant de prétexte que pour introduire les fameuses scènes érotiques. Les quelques personnages secondaires essaient de combler le vide sans grand éclat : la meilleure amie d’Ana se fait le frère de Grey, José est l’éternel seconde roue du carrosse, symbole de ce que nous aimons appeler la « friendzone ». On se demande aussi ce que Marcia Gay Harden (excellente dans How To Get Away With Murder) est venue faire là. Les ficelles sont aussi épaisses que les liens de serrage achetés par Grey, et les références à Twilight (saga sur laquelle était basée la trilogie de EL James à l’origine) se pointent avec de gros sabots : Grey joue du piano d’un air triste et mélancolique comme le petit Edward Cullen.


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le 17 mars 2020

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