Violence infligée à l'amour-propre via une séance de 2h : ça, c'est SM.

Deux salles accordées dans un complexe à la programmation limitée :c'est dire si on l'attendait, cette fan-fiction de Twilight. D'ailleurs, qu'est ce que c'est que ce terme, fan-fiction? Est ce que tous les Space Opera sont des fan-fictions de Star Wars? Passons les appellations ridicules, et rappelons nous qu'à ce titre, la chère romance pseudo-vampire/paquet de mousseline inexpressif (et encore, on préfère la purée à Bella) est donc dans son cheminement une fan-fiction du conte adolescent moderne. Ça s'appelle juste respecter des codes, arrêtons de vouloir inventer un nom à tout.

Et pendant que la moitié des pisseuses hurlent à l'affront (je parle de celles ayant dépassé la dizaine, et potentiellement capables de visualiser l'écriteau "pigeon", qu'Hollywood s'amuse à leur placer tous les trois mois sur le front tant que ça passe ; celles en-dessous de cet âge-là, je foutrais une tannée à vos parents, à l'occasion), qu'elles se retiennent un peu. Risquons le cancer de la prostate, après tout il est question ici de souffrir. De sadomasochisme , paraît-il. Et c'est là qu'est tout le problème. Les personnes adeptes de ce genre de pratiques, douteuses ou pas, s'offusquent, déclarant que le film va entraîner des ados à s'approprier leur cher hobby alors qu'ils ne se mettront que des fessées. Allons, même le film est plus intelligent que vos déductions d'idées à deux balles. Il ne se place à aucun moment en descriptif de SM, bondage ou autre, nous montre même d'ailleurs qu'il y a d'autres limites plus extrêmes à ce que l'on voit. En soi, il vous respecte, mes amis adeptes. Le débat du film (et du livre, peu importe que l'adaptation soit réussie ou pas) n'est pas là, et relève d'un propos hautement plus dérangeant. L'amour par la dépendance. Si tu me désires, et que tu n'acceptes pas mes vices, ferme ta gueule, subis les, que je jouisse, et vu que tu m'aimes, tu seras contente par procuration. Tu m'appartiens, tu fais tout ce que je demande, mais tu m'aimes, et si t'es bien docile, je te baiserai "conventionnellement" de temps à autre. Tiens mon toutou, prends donc un susucre. Ça ne vous dérange pas, y a pas comme qui dirait un hic? On parle donc d'esclavagisme,de l'accomplissement de la femme uniquement grâce à sa dépendance amoureuse (tiens Bella, Bonjour, ça faisait quoi, un paragraphe?), et de la place de cette dernière dans la société. De belles valeurs qui nous prouvent continuellement que non, le monde n'a pas tant changé.

Évidemment, le pire constat est de se dire que ce genre d'horreurs a été écrit, et ici réalisé, par des femmes. Mesdames, ne serait ce pas là votre véritable prise de position sadomasochiste que celle d'imposer à vos gamines ce genre de discours?
ThierryDepinsun
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le 22 févr. 2015

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