Dans la famille nouvelle vague, je voudrais Agnès !
Et c'est une très bonne pioche.
Formellement d'abord, c'est typiquement dans le style novateur, limite expérimental, des autres trublions de la bande aux cahiers. Varda filme avec avec un élan créatif plein de fraîcheur du début à la fin pour une liberté qui étonne toujours maintenant (jump cut, superposition de couches sonores, décadrages, passages au noir et blanc au début du film, caméra portée etc... ).
Loin d'être uniquement une panoplie théorique ( vite agaçante) comme chez Godard, toutes ces inventions plastiques/sonores ne sont pas gratuites dans la mesure où la réalisation suit l'humeur eu personnage principal et trahissent donc sa fragilité psychologique et ses doutes, avant d'être plus fluides et limpides quand celle-ci commence à reprendre confiance en elle. C'est d'ailleurs le seul défaut du film, à savoir une fin peu crédible dans son principe de narration en temps réel. On a du mal à croire que son évolution se fait en moins de 30 minutes.
C'est pas non plus grave vu que la magie du cinéma fonctionne et que ce très beau portrait de femme est rempli de fulgurances visuelles, intellectuelles, politiques et surtout émotionnelles (la visite des musiciens) qui en font un film majeur de la nouvelle vague.