Hier soir à Bruxelles se déroulait la première de Climax, de Gaspar Noé, présent pour l'occasion afin de répondre à quelques questions après la projection.
Avant que le film ne soit projeté, Gaspar avait échangé quelques mots avec le public :



Ma mère me demandait toujours si je ferai un jour un film pour enfant ... avec ce film j'ai décidé de lui faire plaisir puisque vous verrez qu'il traite des plaisirs de la jeunesse et de la joie de vivre.



Avec tous les rires dans la salle je me doutais bien qu'il y avait anguille sous roche ... Climax était le premier film de Noé pour lequel j'étais venu en salle. On m'avait déjà montré des extraits d'irréversible (véritable tremplin pour le chef opérateur Benoit Debie qui deviendra dès lors son DoP attitré) ou encore de love, mais je n'avais jamais eu l'envie, le courage, la curiosité de me lancer dans un de ses films en entier (à tord ou à raison ?).



Qu'en pense le spectateur qui découvre Noé ?



Afin de pouvoir commenter le film il me semble nécéssaire de dévoiler quelques éléments du scénario et de la mise en scène :


Le film commence sur l'interview de plusieurs personnes qui expliquent leur motivation pour travailler dans ce qui semble être une troupe de danse. Tous possèdent des profils différents et dès le départ quelques répliques font rire.
Fin de séquence interview : le générique de fin se lance (c'est là que le néophyte comme moi se dit : "tiens c'est marrant", ou plutôt :"WTF".
Bref le film reprend dans une salle de danse sur une chorée endiablée, les gens s'amusent et font la fête. Quelques intrigues amoureuses/ flirts se crées, on retrouve les personnages échanger sur divers sujets (sans importances) : bref début de film léger et je me suis presque dit à ce moment : "il n'a pas menti, ce film est doux et tranquille... Dommage ! Moi qui voulait voir un vrai Noé !"


Et LÀ : LE FILM COMMENCE :
La caméra s'emballe, les mouvements sont lestes : on découvre que la troupe a été droguée à son insu, des bagarres éclatent, l'ambiance devient pesante. Ce qui s'apparentait à une petite soirée avant la tournée (de danse) se transforme en huis clos jouant sur des ambiances lumineuses très colorées (Rouge vif, Vert, Bleu), une caméra folle, une musique débridée.
Ces joyeux lurons laissent ressortir leurs vices (on remarque que chacun représente un défaut, une forme de péché). La caméra s'apparente désormais à un petit satellite gravitant autour de l'un pour se détacher et s'attacher à l'autre selon le bon timing : on ne suit pas UN protagoniste mais toute la troupe en alternance lors de plans séquences.
De véritables moments de folie et de malaise s'enchainent jusqu'a la fin du film : OUF... On m'avait pas menti sur le réa...


A la fin du film, les lumières se rallumaient : que dire de ce film ? Noé rentra sur scène sous les applaudissements, les quelques questions auxquelles il allait répondre pouvaient surement m'aider à tirer ça au clair !


Comment la chorégraphie acteurs/caméra a-t-elle été pensée (le film ayant été tourné en 15 jours) ? :



La caméra c'est comme une mouche, elle gravite autours de la merde !



Ok, je commençais à cerner le gars, un autre demanda d'où venait les différentes inspirations, références du film :



Oh bah ce film c'est un peu un best of de moi: des drogues, des femmes qui prennent cher ...



Après encore une question et une intervention un peu naze du directeur du cinéma la séance était terminée et je commençais à avoir mon avis :


Noé déjà, ca se voit au cinéma : toutes les ambiances qu'il créer il faut décidément les vivre en salle obscure sur écran géant. Oui Noé c'est trash, oui Noé il en joue, mais ça reste franchement une expérience que je suis heureux d'avoir vécu et qui m'a donné envie de voir ses anciens et prochains films. Ce que j'ai apprécié pour finir, ce sont ses intentions de sortir des rails du cinéma conventionnel : et Dieu que ca fait du bien !

JulienBrablé
7
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le 20 nov. 2018

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Juju Brablynch

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