Soylent Green are people!
Adaptation du best-seller éponyme sorti en 2004, Cloud Atlas est un drôle de film. Ce qui n'est pas étonnant vu le trio de réalisateur: Tykwer/Wachowski#1/Wachowski#2.
L'histoire est assez compliqué à décrire. Pour résumé, à travers une histoire qui se déroule sur cinq siècles dans plusieurs espaces temps, des êtres se croisent et se retrouvent d’une vie à l’autre, naissant et renaissant successivement. Le film est doté d'un casting famélique: Tom Hanks, Halle Berry, Hugh Grant, Jim Broadbent, Jim Sturgess, Hugo Weawing etc...
Malheureusement, passé une heure de temps (sur les deux heures quarante !) on se perd en chemin tout en espérant trouver certains point raccordant les histoires entres elles mais hélas, on finit par s'en lasser. Ainsi on se laisse même porter par la narration, qui paradoxalement nous laisse aucune amertume. Au bout du compte certains passages peuvent être effacé et ce, sans réelle nuisance à l'histoire principale. Certains raccords sont même grossier (le film que Sonmi regarde est une adaptation du livre qu'écrit Cavendish ressemble plus à un clin d'oeil qu'à un élément clé de l'histoire) alors que d'autres sont plus convaincant (les lettres de Sixsmith lors de l'enquête de Rey, le journal de bord d'Ewing que lis Frobisher etc...).
Fait étonnant, pour le tournage du film, les producteurs ont divisé l'équipe en deux : Lana et Andy Wachowski étant à la tête de la première équipe, Tom Tykwer de la seconde, chacune des deux prenant en charge trois époques. Ainsi les Wachowski ont réalisés les séquences sur le voyage maritime d’Adam Ewing en 1849, la révolte de Sonmi en 2144, et de la vie de Zachary en 2321, et c'est Tom Tykwer qui a réalisé les scènes sur le copiste musical Robert Frobisher en 1936, celles de l'enquête de la journaliste Luisa Rey en 1973, et celles autour de l’éditeur londonien Cavendish en 2012. Cela semble-t-il, montre le contraste absolu du film, capable du meilleur comme du pire. Tykwer, de son côté, utilise parfaitement les codes des genres possibles selon le contexte de la période (drame-romance en 1936, polar en 1973, comédie en 2012). De l'autre, les Wachowski font ce qu'ils savent faire, c'est à dire du grand public, d'une niaiserie sans fond.
Cependant le gros problème du film vient également de ses allusions ésotériques et mystiques. La propre mythologie du film découle de la naïveté ambiante. Et je ne parle même pas de la simple histoire de tâche de naissance en forme de comète, simple fumisterie de compétition. C'est tout bonnement horrible puisque cela gâche de nombreux moments important. Cela marche peut être pour le roman mais le cinéma ne possède pas le même schéma narratif.
Autre point dérangeant, c'est bien beaux de ramener le casting principal sur chaque période, le tout en tenant des rôles plus ou moins différents, cela nécessite tout de même une certaine visibilité mais surtout crédibilité. Or les trois-quart des maquillages ne ressemble strictement à rien (Hugh grant période 2012). Mention spéciale à un Jim Sturgess coréen, en mode Néo du pauvre. Juste hilarant.
Il faut cependant saluer ce genre de projet qui, sans aucune aide d'une major, a réussi à prendre vie, ce qui est étonnant vu la structure actuelle du cinéma mondial, où les sociétés américaines se retranchent derrière ses propres barricades de remakes, et où le cinéma européen, alarmiste, se retrouve complètement bloqué autour de son nombril (coucou la France...)
Par moment beau, par moment divertissant, par moment sympathique.
Oui, par moment tout simplement.