Coherence
6.9
Coherence

Film DTV (direct-to-video) de James Ward Byrkit (2013)

La critique qui n’existait pas (ou pas)

Si vous pouvez la lire, c’est que cette critique existe. D’ailleurs si elle existe, c’est surtout parce que vous la lisez. Si personne n’en n’avait connaissance (ce qui est le cas à l’heure où j’écris ces lignes, mais j’y reviendrais), à part pour son auteur (moi, donc), elle n’existerait pas (pour vous). D’ailleurs, si on y réfléchit, l’auteur de cette critique existe pour vous mais il ne correspond à rien d’autre qu’une vague idée, un concept flou, voir un phantasme (on peut rêver). Quoi qu’il en soit, quelle que soit la place de son auteur dans votre esprit, celui-ci et cette critique vous appartiennent. D’une part par l’interprétation que vous en faites (des deux), d’autre part pour l’intérêt que vous y portez (ou l’ennui mais c’est une autre histoire). Alors, d’ailleurs, en parlant d’interprétation, si on peut s’accorder sur le fait que cette critique existe bel et bien (quand elle serait finie, hein) on peut largement estimer qu’elle est différente pour chacun (bah oui !). Pour certains, elle n’existe qu’à travers ses deux premières lignes, voir son titre, avant d’être reléguée à l’oubli le plus profond entre deux synapses atrophiées d’un esprit malade et peu curieux. Pour d’autres, elle existe dans son entièreté (quand ils auront fini de la lire, sinon, non). Mais même dans ce cas, elle n’existe pas forcément pour ce que l’auteur a voulu qu’elle soit. Les intentions de l’auteur et l’interprétation du lecteur sont deux entités bien distinctes, deux réalités. Partant de cette constatation, si cette critique est lue 100 fois, on peut estimer qu’elle existe 101 fois (avec l’auteur, bande de nases). Pour les 5 999 999 899 autres humains (à la louche) il n’y a tout simplement aucune existence de cette critique ni de son auteur (et ils savent pas ce qu’ils perdent). Il n’y a d’ailleurs de leur part surement pas l’existence de vous-même non plus. Tout ça pour dire quoi ? (je vous l'accorde, on peut se le demander). Simplement pour dire que l’existence d’une chose ou d’un être va être relative à chacun, ce qui donne par ailleurs un nombre de réalité hyper élevé. On pourrait estimer qu’il y a autant de réalités que d’êtres humains, mais là où ça devient le bordel c’est que cette critique, son auteur et tout le merdier qui l’entoure peuvent avoir plusieurs réalités pour chacun. Je m’explique : si je n’avais jamais écrit cette critique, qui l’aurait fait ? Hé bien moi ! Uniquement moi. Ok ? En effet, je pourrais tout à fait ne jamais l’avoir écrite et je vous avoue que ça m’arrangerait bien dans la mesure où je ne sais toujours pas comment je vais conclure ce chantier (il y a fort à parier que je parle quand même de mon caca au bout d’un moment, quand on sait plus quoi dire, parler de son caca permet de changer de sujet subtilement, astuce d’auteur). Donc, à l’heure où j’écris ces lignes, cette critique n’existe toujours pas entièrement, même si dans un coin de mon ciboulot elle a une véritable existence (et sur ma feuille de brouillon mais bon). Mais imaginons que je sois pris d’une diarrhée aigue soudaine (je vous avais prévenu de la potentielle future existence de ce qui va suivre). Une fois revenu devant mon clavier (après m’être lavé les mains, on est pas chez les clodos) on peut légitimement se demander si cette critique aurait la même existence que si je n’avais pas eu la gastro. Honnêtement, je sais pas. Faudrait demander à mon moi malade. Mais comme il est actuellement assis sur la cuvette des chiottes, je voudrais pas le déranger avec mes questions existentielles, y’a un minimum de respect à avoir envers les gens qui ont la chiasse. Mais autant vous dire que si l’existence de mon moi malade est purement délirante, l’odeur me semble bien réelle et il va falloir que je nettoie tout ça avant le retour de mon aimée. D’ailleurs, mon aimée n’a aucune connaissance de l’existence de cette critique (écrite à la chiasse ou pas, hein). Elle n’existe simplement pas pour elle. Et pour aller plus loin, je dirais que si mon moi malade était guéri quand elle revenait et qu’il redevenait mon moi-moi actuel et que je n’avais pas nettoyé les chiottes au karscher, elle aurait elle aussi une connaissance de mon moi malade, bien que partielle, vous en conviendrez, sans même l’avoir rencontré (surtout si je me lave pas les mains). Pousserais-je le vice à lui donner l’occasion de devenir elle-même un elle malade ? Pour ça faudrait que je ne me lave pas les mains. Mais mes mains sont propres (et je n’ai même pas la chiasse).
Bon, vous vous ferez votre idée. Sinon, j’aime pas la façon de filmer dans ce film mais le reste est cool.
Si vous avez tenu jusque-là, c’est que cette critique, à un poil de cul près, existe de la même façon pour vous que pour moi. Pour les autres qui n’auraient rien lu, je pense qu’ils auraient pu faire un effort. J’espère quand même qu’ils auront tous la chiasse, d’ailleurs leurs histoires de merde, je m’en lave les mains.

villou
8
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le 21 juil. 2017

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villou

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