La photo est sublime, la musique extrêment bien traitée : de ce côté on a affaire à un bijoux qui mérite d'être gardé en mémoire. Seulement voila, la force esthétique dépasse de loin le propos. C'est un film que l'on pourrait presque laisser tourner en boucle, silencieusement, et en arrière fond dans son salon, comme une oeuvre d'art autonome.
Parce que finalement, on est dans quelque chose de banale : une femme plus jeune, à l'esthétique cliché, sorte de muse pour un homme plus âgé, fort, savant, courageux. Alors on s'ennuie presque. On se dit qu'on a déjà vu cette histoire trop de fois à l'écran Pourtant le traitement staccato en éllipses est intéressant et rythme bien l'ensemble. Mais les personnages sont parfois transparents. Zula, la jeune femme, aurait pu gagner en profondeur dans les séquences parisiennes mais finalement, bof, on décide qu'elle va être belle et capricieuse, sexuelle et emportée, de telle sorte que le héros puisse avoir un prétexte pour devenir violent.
C'est domage et c'est fatiguant, cette éternelle mise en scène de la même histoire d'amour, de la même femme diaphane, fragile et autodestructrice, du même homme talentueux et capable de tout affronter, même les faiblesses de sa femme.