La phrase d'accroche sur l'affiche aurait dû mettre la puce à l'oreille."La jeunesse version DOG POUND du personnage de Ryan Gosling dans DRIVE". Deux films qui n'ont rien à voir sont mis face à face, et en plus deux films qui n'ont rien à voir avec ce film qui mérite à peine la dénomination de film, plutôt de téléfilm, tant l'ambition du métrage est low level.

Voilà un film de genre, le genre mi-prison, mi-armée, qui lorgne vers toutes les directions à la fois. Coldwater (l'endroit) est en effet une prison d'un genre nouveau, car privé, qui reçoit la bénédiction des familles, espérant la rédemption pour leurs rejetons auprès des "éducateurs" qu'on est censé y trouver...Commençant mollement comme un documentaire hyper-réaliste sur la vie dans ces centres d'éducation fermés privés (avec lesquels les états américains sous-traitent, visiblement), avec des scènes qui se la jouent Full Metal Jacket de Kubrick (accueil musclé des jeunes par un capitaine pervers et fou furieux, le jogging quotidien, les brimades sur les jeunes, le doux dingue que le chef appelle Blédina, la TS , enfin, n'en jetez plus , la coupe est pleine), le film dérive vite vers une accumulation de non-sens.

En tout cas,le réalisateur n'arrive pas à la cheville de Kubrick. Tout est balisé, téléphoné, hyper plat. Le côté documentaire du début jure singulièrement avec le développement abracadabrantesque de l'affaire : beaucoup d'invraisemblances en effet (des évasions improbables, des maltraitances outrancières,...) rendent l'histoire peu crédible. Vincent Grashaw verse dans le sensationnalisme le plus crasse, et rien de ce qu'il projette ne fait sens. Le faux RyanLes poings contre les murs, mettant en scène des Gosling (PJ boudousqué, au charisme d'une huître) joue à être Ryan Gosling et ne parvient à aucun moment à créer l'émotion.

Après des films tels que Dog Pound, ou R, ou encore Les poings contre les murs, qui mettent en scène des jeunes en milieu carcéral ou en instance de l'être, et qui parviennent très bien à montrer l'étouffement, le désespoir, la colère de ces jeunes, ici on n'a droit à rien, si ce n'est à de vagues scènes d'action de série B. Les personnages sont caricaturaux , sans nuances. Le carton de fin explique qu'aux Etas-unis, ces centres privés ne sont encadrés par aucune loi, (et donc potentiellement dangereux), mais la démonstration est tellement exagérée et risible que Vincent Grashaw a été contre-productif par rapport à son message.

La grosse déception de l'été. Beaucoup de bruit pour rien.
Bea_Dls
4
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le 21 juil. 2014

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Bea Dls

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