Coluche n'était pas qu'un simple humoriste, c'était aussi un vrai personnage publique, investit dans différentes strates de la société française (les médias, la politique, le militantisme) et ayant un goût certain pour la provocation. Un vrai personnage de cinéma en somme et transformer sa vie en film est une bonne idée en soit. Antoine de Caunes, le réalisateur, décide de se focaliser sur la candidature de Coluche à la présidentielle, une période assez courte et spécifique de la carrière du comique mais pas forcément la moins représentative.

Le film part donc d'une bonne idée mais l'exécution laisse franchement à désirer. Tout d'abord parce qu'Antoine de Caunes part du principe complètement absurde que le spectateur connait parfaitement Coluche et son histoire. Connaître un personnage publique ou son oeuvre ne signifie pas connaître sa vie, une évidence pourtant écartée par le film.
Ainsi le film accumule un trop grand nombre de personnages secondaires qui ne nous sont JAMAIS présenté ou introduit. On ne connait pas leurs noms, leurs professions et parfois les liens avec Coluche sont extrêmement flous.
Il faut ainsi attendre 3 ou 4 apparitions pour comprendre que le personnage de Léa Drucker est en fait la femme de Coluche, Olivier Gourmet joue un rôle important mais se sait jamais trop à quoi s'en tenir, idem pour Alexandre Astier ou pour le duo de personnages virés suite à une dispute...
Ils jouent tous un rôle plus ou moins important dans le déroulement mais le film ne prend jamais la peine de nous les présenter si bien qu'on renonce à comprendre quoi que ce soit au bout d'un moment. Un problème d'autant plus gênant que certains personnages débloquent certaines situations sans que l'on comprenne comment puisqu'on ne sait pas quelles sont leur attributions.

Engoncé dans ces défauts d'écriture le film souffre aussi d'une absence de recherche esthétique. Hormis le travelling infini lors de l'annonce de la candidature à la télé la caméra filme cette histoire avec une platitude extrême. Il ressort une impression de vrai-faux docu aussi confus que pas très intéressant. Car c'est sans doute là où le film se révèle le plus vain : une fois fini on ne comprends pas vraiment où il a voulu en venir. On ne s'ennuie pas vraiment mais de tous les thèmes abordés aucun n'est traité avec une suffisamment de profondeur.
Le film fout littéralement en l'air tout son potentiel et la bonne performance de François-Xavier Demaison (ou encore celle de Laurent Bateau) se retrouve tout simplement gâchée par cette accumulation de choix foireux.
Coluche, c'était vraiment mieux lorsqu'il était vivant.
Vnr-Herzog
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le 22 juin 2011

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