Fantasme

Un vieux marshall blasé proche de la retraite et son adjoint indien. Un duo de frangin braqueur de banques aux caractères opposés, le Texas et ses grands espaces, des ploucs avec des Stetson et des guns à la ceinture, un accent de Cow-Boy, de la poussière, du soleil et du sang. Comancheria c'est un peu la raison qui me fait aimer les Etats-Unis et leur cinéma.

OK, cette région du monde est le plus gros repère de beaufs et de fachos que la terre ait jamais porté, mais le Texas (et les états aux alentour) ravive chez moi un nombre incalculable de souvenir. Tous ces westerns, ces road-movies, ces films avec Clint Eastwood qui parle en serrant les dents et ceux de Peckinpah ou les gens meurent en ralentit... Tous ces films me vendent une vision fantasmée, bien que peu glorieuse, de ce que sont les Etats-Unis. Comancheria est dans cette lignée. David MacKenzie filme le Texas comme si il s'agissait d'un monde parallèle dans lequel le temps s'est arrêté. On y braque encore des banques, on guide encore les vaches à dos de cheval, on se flingue en pleine rue... On est en 2016, mais on se croirait dans un western. Et David MacKenzie appliquent à la lettre tous les archétypes que l'on est en droit de retrouver dans n'importe quel bon western.

De ce fait, on pourrait reprocher à Comancheria de ne pas faire dans l'originalité. Personnellement, je m'en fous. MacKenzie manie tellement bien les codes du genre que je n'ai y vu qu'un putain de bon Western/Polar. Un truc de batard comme il en existait dans les 70ies. Un film qui donne envie de se payer un billet d'avion, de rouler des heures dans vieux pick-up, les fenêtres ouvertes, pour aller se manger une tarte aux pommes et un bon café dans un de ces petites restaurants aux banquettes rouges d'une petite ville aux rues désertes.