Comme des bêtes
5.8
Comme des bêtes

Long-métrage d'animation de Chris Renaud (2016)

Force est d'avouer qu'en dehors de la (très) fructueuse franchise Moi, Moche et Méchant - dont un nouvel opus atterrira l'an prochain dans nos salles obscures -, la branche animation d'Universal n'a pas réellement de quoi batailler convenablement avec une concurrence de plus en plus solide, que ce soit Disney (Pixar et le studio aux grandes oreilles himself) ou encore Dreamworks.


Conscient de l'aspect limitée de sa production, les voilà qu'il nous balance avec un enthousiasme non-feint, une nouvelle œuvre originale dans les salles obscures en plein été des blockbusters, Comme des Bêtes signé Chris Renaud mais surtout par le studio Illumination (la franchise Moi, Moche et Méchant); et qui a déjà fait méchamment péter le box-office outre-Atlantique au bout de quinze jours d'exploitations - plus de 200M$ de recettes pour 75M$ de budget.


Future franchise en puissance, le film se veut comme une aventure comico-fantastique qui nous conterait les coulisses du quotidien de nos petites bêtes à poil lorsque nous ne sommes pas là pour porter notre attention sur eux.
Et plus directement sur Max, petit chien New-Yorkais dont le quotidien est dominé par un amour sans borne pour sa pétillante propriétaire, jusqu'au jour ou celle-ci adopte un nouveau chien, Duke.


Des premiers rapports difficiles à l'apprentissage d'une cohabitation à deux, Max et Duke vont devoir surmonter une avalanches de défis rocambolesques dans les rues de Manhattan, pour lutter contre des animaux abandonnés complotant contre les animaux domestiques et leurs maitres...


Dès le pitch, le nouveau long-métrage animé de Chris Renaud annonce la couleur, tant il construit son histoire en pillant dans les grandes largeurs chez son ainé Pixar, que ce soit dans sa trame citant lourdement Toy Story (les animaux remplacent clairement les jouets - avec qui nous grandissons également -, et difficile de ne pas voir la relation Max/Duke comme un reflet de celle entre Andy et Buzz) ou encore dans sa facilité à créer un rapport existentielle et un vrai appui psychologique à ses personnages animés.
Piocher une pluie d'influences dans plusieurs chefs d’œuvres passe encore, mais de là à s'approprier tous les codes, jusque dans la dynamique de l'intrigue, d'un des piliers de l'animation, la vinaigrette devient tout de suite plus amer.


Reste que malgré son manque évident d'originalité et son sous-texte un brin naif, sous ses atours de buddy movie léger et rythmé, dosant intelligemment son émotion, et un bestiaire franchement attachant (grosse mention au lapin comploteur Pompom, qui rêve de mettre un terme au règne de l'espèce humaine), Comme des Bêtes fait le job et divertie, aussi bien narrativement dans sa volonté de surfer sur une recette qui a déjà porté ses fruits - et un soucis de réalisme louable -, que techniquement; convoquant grandement l'humour absurde de la firme tout autant qu'une accumulation de clichés pour le coup bien choisit.


Un hic persiste pourtant, car en à peine deux minutes, le court métrage Minions (ceux-ci s'inspiraient déjà des petits hommes vert de... Toy Story II) s'avère bien plus drôle aussi bien de celui-ci que du spin-off qui leur était consacré - et bien trop centré sur sa cible enfantine - l'an dernier.
Preuve en est si besoin était, qu'Illumination digère difficilement ses références - beaucoup diront clairement leur manque d'inventivité -, et qu'elle semble mettre définitivement tout son mojo dans une seule franchise au risque de ne jamais pleinement s'en démarquer...


Jonathan Chevrier


http://fuckingcinephiles.blogspot.fr/2016/07/critique-comme-des-betes.html

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le 27 juil. 2016

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