Si Garfield avait été un chien.

Comme des bêtes (La vie secrète des animaux) se présente comme le dessin-animé qui va vous révéler ce que font vos boules de poils – ou de plumes... ou d'écailles... – une fois que vous quittez le domicile. Le film est porté par une flopée de personnages variés : Max le chien-copain fidèle au point de camper toute la journée devant la porte en attendant que sa maîtresse rentre à la maison, Gidget la chienne-princesse, Chloé la chatte boulimique et dédaigneuse, Pompon le lapin remonté en guerre contre l'humanité, etc. La recherche et la fraîcheur de ce dessin-animé proviennent presque exclusivement des petites habitudes de chacun des animaux, une cascade de réinterprétations de comportements quotidiens qui ne sera pas sans rappeler aux spectateurs des petites (ou moins petites) bêtes qu'eux-mêmes connaissent.

Pourtant, on ne va pas se mentir : l'inventivité de Comme des bêtes s'arrête là. Pire encore, les meilleurs moments se trouvent quasiment tous dans la bande-annonce. Le pseudo-scénario prévisible au possible n'apporte quasiment rien au film. D'une, il donne clairement l'impression de combler le vide, le manque de fil conducteur au sein d'un concept qui fonctionnerait cent fois mieux sous forme de sketchs épisodiques – on aurait facilement pu imaginer une petite série basée sur les mêmes fun facts qui accorderait un épisode de 10 minutes à chacun des animaux, dont beaucoup ont malheureusement été laissés de côté. Mais qui plus est, l'intrigue reste convenue – beaucoup trop convenue – et rappelle sous beaucoup trop d'aspects celle de Garfield, confronté lui aussi à l'arrivée d'un nouveau « frère » qu'il a du mal à accepter. À cela près que Max a d'emblée un bon fond, ce qui le prive carrément de toute perspective d'évolution. Plutôt frustrant, pour un protagoniste !

Bien qu'il soit divertissant et que le concept demeure plaisant, le film souffre de trop de défauts, dont le principal n'est pas des moindres : une véritable panne scénaristique due à la difficulté d'adapter l'idée de base en long-métrage. Puisqu'une suite est manifestement prévue, il n'y a plus qu'à espérer qu'elle se centre davantage sur quelques personnages plus ou moins boudés par ce premier opus (Tiberius, Buddy ou les rebelles des égouts) et surtout qu'elle propose un véritable scénario original et percutant. Les possibilités sont grandes mais la production semble manquer d'audace...