Bon, autant le dire tout de suite, je pensais aller m’installer dans la salle obscure de mon cinéma pour passer un bon moment devant l’écran. Résultat, à la sortie, j’ai pu me dire que oui, j’avais passé un bon moment, mais qu’en plus je m’étais pris une sacrée claque.
Pour situer un peu, c’est l’histoire de trois potes qui traversent toute la France pour répondre à la dernière volonté de leur meilleure amie, fraîchement décédée, campée par Mélanie Thierry. Et dès les premières minutes, le ton est annoncé. Malgré la gravité de la scène, on a déjà envie de sourire en voyant le sac que Pierre Niney a failli oublier, mais surtout avec la réaction de ses deux amis, joués par François-Xavier Demaison et le toujours aussi bon Nicolas Duvauchelle. Et tout le film est basé sur cette alternance directe entre scènes graves et scènes humoristiques, mais aussi sur une succession entre récit de l’histoire présente et flash-backs, en revenant chaque fois plus loin dans le passé, jusqu’au jour où Mélanie Thierry apprend sa maladie.
C’est là qu’Hugo Gélin, pour sa première réalisation, construit le succès de son film. Pourtant le pari pouvait sembler risqué, risquant de perdre le spectateur. Mais en faisant le choix de flash-backs remontant toujours plus loin dans le temps, il maintient l’attention du spectateur, découvrant à chaque fois un bout de l’histoire qui unit les quatre protagonistes, une union qui est pour le coup vachement crédible, à l’image de celle de la bande des Petits Mouchoirs. Le film raconte leur amitié, mais aussi l’histoire de chacun des personnages, dont tout tourne autour de celui joué par Mélanie Thierry. Il faut aussi préciser la beauté de certaines images, que ce soit dans les campagnes du centre de la France que sur les côtes de l’Ile de Beauté. C’est beau, tout simplement.
Pour moi Comme des frères est donc une vraie réussite, une belle surprise que je n’attendais pas à ce niveau. Bien plus qu’un simple road-movie, c’est une belle fresque d’amitié, mêlant l’humour au dramatique, avec des acteurs tous différents, qui par un jeu très juste arrivent à mimer la bande de potes qu’on a tous, celle qui ne s’entend sur rien et sur tout à la fois, qui mêle des gens qui ne se ressemblent pas. En voyant le film, on croit Demaison quand il déclare à Laurent Weil que l’union s’est d’abord faite entre personnes avant de se faire entre personnages de l’histoire. Je tire vraiment mon chapeau à Hugo Gélin, dont je ne manquerai pas de suivre la suite de sa carrière. Et aussi un grand bravo à Revolver, qui signe une très très belle bande originale, qui sied à merveille au film.