Quand j'ai lu le pitch de Comme des frères, il ne m'a pas emballé des masses. J'aime le côté trio de copains à qui il arrive des petites bricoles comme dans Le Cœur des hommes. Car ce genre de films transpire le quotidien. L'amour. Les copains. L'appétit de la vie.
Là, on nous parle d'une femme au milieu d'eux qui était leur raison de vivre et qui n'est plus. Ce film est donc déprimant et je n'aime pas ça. Non pas que j'ai une conception spécialement optimiste de la vie. Ce serait même plutôt le contraire. Mais ce n'est pas ce qui m'attire au cinéma. Quand je regarde un film, c'est pour m'évader. Rêver. Prendre une revanche sur ce que je ne peux pas connaître dans ma vie. Je n'ai pas envie de retrouver une bande de trois potes aussi sympathiques soient-ils se lamenter sur la mort de leur amie.
Heureusement, on ne fait pas que pleurer. Le réalisateur a injecté pas mal d'humour pour dégonfler la tristesse du récit. Et les vannes sont bonnes. Moi qui suis exigeant là-dessus, je me suis bien marré à plusieurs reprises car il y a de bonnes répliques.
Les personnages ont la même personnalité que les acteurs : la candeur de Pierre Niney, la fougue de Nicolas Duvauchelle et François-Xavier Demaison qui est une synthèse des deux premiers. C'est bien trouvé. Ça renforce l'authenticité du film qui m'a rappelé Papa de Maurice Barthélémy avec Alain Chabat. Deux road-movie (genre plutôt réservé au cinéma américain et assez rare en France), deux lourds secrets même si, dans Papa, il est révélé plus tard dans le film. Même humour pour désamorcer le pathos du récit.
Mais bon, les petites blagues auxquelles ils croient à moitié sont éphémères. Ce qui reste, ce sont des souvenirs (ceux d'une fête costumée, d'une soirée au théâtre ou en boîte de nuit) des rires et le poids du deuil même si, et c'est dommage, on ne nous montre pas comment chacun a connu la jeune femme malgré tout bien vivante dans leurs cœurs. A vous de voir selon votre tolérance à la représentation de la mort au cinéma. Ce qui est réconfortant, c'est que la jolie Mélanie est tout de même bien vivante. Ouf, je respire.