Pas coutumier de l’univers du bonhomme, je me suis laissé tenter par cette comédie française au titre énigmatique et j’ai été agréablement surpris. Loin de l’humour facile de la plupart des comédies françaises aux relents nauséabonds de clichés et teintées de vulgarité, Comme un avion propose une alternative humoristique légère et rafraîchissante.
Le réalisateur, Bruno Podalydès, endosse le rôle d’un cinquantenaire un brin blasé par le boulot et rêveur sur les bords, qui, suite un briefing professionnel sur le thème du palindrome, s’émerveille devant la ressemblance entre le kayak et le fuselage d’un avion.
De cette découverte, s’en suit un projet fantasque. Après avoir commandé ce vaisseau flottant et être parvenu, tant bien que mal, à l’assembler, Michel se jette à l’eau sous le regard un tantinet moqueur de sa femme. Puis à l’occasion d’une escale, il se lie d’amitié avec le personnel et les clients d’une guinguette longeant les rives de la rivière. Dès lors, l'aspect idyllique des lieux décourage notre personnage de reprendre les pagaies, la fainéantise de ce dernier n’aidant pas non plus à quitter cet havre de paix.
Dans cette quête de renouveau, comique de situation s’associe avec la maladresse perpétuelle du protagoniste principal – plus empoté que jamais – pour provoquer, à défaut de franches tranche de rigolade, un sourire certain.
Comme un avion est donc une comédie poétique et apaisante, qui sort des sentiers battues mais qui pèche toutefois par sa lenteur, un poil rebutante par moment.