Comment c'est loin a une histoire limitée dans le temps (une grosse journée entourée de deux nuits). Deux amis, Orel (Aurélien Cotentin) et Gringe (Guillaume Tranchant) vivent ensemble, en gentil petit couple, dans une maison de l'agglomération de Caen. Le premier bosse la nuit dans un hôtel, porte deux sweats à capuche, le deuxième est chômeur et a un bonnet vissé sur la tête. Deux tocards qui font, pendant leur temps libre (et ils en ont beaucoup) du rap dont les paroles ont essentiellement pour sujets une sexualité débridée et des rêves de grandeur.


L'univers géographique d'Orel et Gringe est réduit. Le sous-sol de la maison où ils s'affalent sur le canapé, l'Hôtel de France où travaille Orel dirigé par un patron raciste mais pas trop et le bar L'Embuscade. Pour y aller, faut voler un vélo, faire du stop, attendre des heures le bus ou traverser des champs à pied à n'en pas finir. Le co-réalisateur, également chef opérateur, Christophe Offsteiner filme leur déplacements entre ces lieux en temps réel, comme autant de moments perdus où les deux personnages peuvent discuter sans fin de choses inutiles.


L'univers amical est tout autant réduit. Comme dans un road movie minimaliste, le film est ponctué de rencontres avec d'autres tocards. Un vendeur d'un magasin Wonder Cash qui donne les plus mauvais conseils. Un jeune avocat qu'ils hébergent. Une amie qu'Orel passe son temps à vanner. La grand-mère qui vient apporter à manger à Orel. Ça n'a l'air de rien, mais toute cette fantaisie faite de répliques bien senties et, pour une fois, sans langage faussement « djeune », est à contre-courant des comédies qui peinent à dépasser leur pitch initial.


Mon blog cinéma

janodo
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le 12 déc. 2015

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Jean Dorel

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