Original, quoi qu'on en dise

Les comédies romantiques font surement partie d'un des genres les plus codifiés du cinéma. Le schéma narratif est quasi-systématiquement le même, et c'est bien pour cela que tout cela passe pour un sous-genre cinématographique. Ainsi donc, dans sa volonté de ne pas faire le moindre effort, le public va ranger trés souvent tous ces films dans le même panier. Aller hop, c'est une comédie romantique, c'est pareil que le reste, c'est pas génial, et ca s'oublie vite.
Et c'est avec cette façon de fonctionner que des films comme Playing it Cool -ouais nan parce que ce titre français est atroce- se retrouve injustement trimbalé dans la masse du genre dans lequel, pourtant, il surnage largement.

Le casting, déja, est talentueux et étoffé. EN plus de notre duo principal, Chris Evans et Michelle Monaghan, on retrouve avec plaisir des Topher Grace, Luke Wilson, Aubrey Plaza. Et ils font le taff, les bougres.
Alors oui, nous ne sommes ici pas dans des performances de grande volée -en même temps, le genre l'exige rarement-, la B.O. est sympa sans être incroyable, et sur le fond, le film suit le schéma narratif de toute romcom qui se respecte. Mais dans cinéma, bah, y'a cinéma, et le cinéma, c'est pas juste une histoire, c'est pas juste une B.O., ni un casting. C'est aussi de la mise en scéne.
Et ici, si d'un point de vue de la photo, de la lumière -sauf pour le dernier plan du film, niveau photo et lumière, la ça claque- ou encore des mouvements de caméra, c'est pas ouf. le film fourmille tout de meme d'idée bien sympathique. De la personnification du "coeur" du personnage en personnage de film noir français noir et blanc, a la mise en noir et blanc du personnage de Chris Evans qui évolue dans le reste en couleur, façon un peu dessin, tout le métrage est parsemé de petites idées ingénieuses.

Alors oui, Playing it Cool n'est certainement pas le film de l'année. Mais c'est extrêmement superficiel que de venir dire que c'est une comédie romantique basique. Deja, ca n'a pas beaucoup de sens de venir cracher sur les romcoms parce que c'est toujours la meme chose -comme dit au départ, c'est un genre extrêmement codifié, c'est comme venir se plaindre qu'un slasher c'est toujours pareil parce que c'est toujours un monstre qui chasse des gens. Bah ouais, mais c'est la définition du truc en même temps, y'a pas a se plaindre-. Mais surtout, parce que clairement, le film tente des choses sur son propos ou sa mise en scéne. C'est pas la révolution du genre non plus -coucou (500) jours ensemble, qui pour le coup, lui, a révolutionné le genre, meme si j'ai toujours du mal a qualifier le film de comédie romantique. EN passant, Playing it Cool se serait inspiré du long métrage de Mark Webb, que j'en tomberais pas a la renverse-, mais c'est quand même au dessus de la masse des romcoms habituelles. Rien que pour ca, ca vaut le coup d'oeil.