Voici une histoire de vengeance simple et efficace comme Tarantino pourrait rêver d'en faire, la vulgarité en moins.
Point en effet dans ce film de gros mot comme "miséricorde" (que le réalisateur de Kill Bill ne connaît certes pas, lui non plus)... Conan est un barbare au sens péjoratif (c'est-à-dire un homme sans civilisation, et qui l'assume car c'est par la faute même de ceux qui le dénomment ainsi. Mais là s'arrête sa résilience), qui mène sa vie sans se renier, dans un monde qui semble n'avoir d'autre raison d'être que de l'y conduire (toute ressemblance avec un personnage réel en train d'écrire ces lignes est fortuite, bien sûr), jusqu'à ce que l'occasion ne se présente de solder les comptes du passé.
Pourquoi est-ce que ça fonctionne aussi bien ?
Grâce à la souveraine virilité de Schwarzy bien sûr, dont la mâchoire carnassière et le regard reptilien dévoilent le côté sauvage lorsqu'il est dans l'effort, ou à l'inverse une candeur de "nounours" lorsqu'il sourit en montrant les dents et que ses yeux brillent comme le soleil sur la mer.
La musique n'est pas en reste, qui fait monter le niveau de testostérone dès les premiers instants, avec ce thème de chevauchée guerrière où cuivres et percussions ont la part belle, entre des moments de lyrisme, exalté par les cordes..
Un film comme on n'en réalise plus (c'est d'ailleurs aussi ce qui en fait le charme), d'une époque où on avait moins peur de montrer qu'un animal peut en dévorer vivant un autre, avant de se prêter aux caresses quand il est repu ; la nature telle qu'elle est finalement, dans ses paradoxes qu'aucune loi humaine, ni aucune mode idéologique négationniste ne peut soumettre.