A l’époque presque aussi ancienne que celle où se situe l’action, internet n’existait pas !
Pas de mobile, zero 3G, pas de VOD ni de service torrent. La préhistoire pour les plus jeunes d’entre nous. Ahem.
Or donc en ces temps troublants, la vision de films qui n’étaient plus exploités en salles se faisait par l’incontournable vidéo club du coin !

Aaah, ces clubs de location de cassettes vidéo ! Haut lieu de rencontres improbables entre cinéphiles avertis, pré-Geeks fans d’action VanDammienne (ou assimilée) sans oublier les pervers polymorphes avides de bandes (vidéo bien sûr) suintantes (Choisissez la catégorie à laquelle vous appartenez et poursuivez votre lecture).
Au système de classement du vidéo club (ainsi qu’à la sensibilité artistique de son manager), vous aviez donc une chance de tomber sur les pectoraux huileux du futur-ex « Gouvernator » indépendamment dans les rayons « Action » ; « Heroïc-Fantasy » ; « Science-fiction » (à côté de Blade Runner ou encore Tron, mais oui) ; mais aussi « Gay » (alors là !) ou encore « Horreur » (un peu comme mon provider VOD qui classe « La cité de la peur » dans « Epouvante », c’est authentique.)…
On le voit, en fonction de l’endroit de votre découverte, le spectateur potentiel avait de quoi y réfléchir à deux fois avant de se lancer.

D’autant qu’une contrepèterie navrante, qui joue sur le titre du film et que je ne vous ferai pas l’affront de reproduire ici, collait à l’œuvre comme un vieux chewing-gum souillé de fond de poubelle ; ce bon vieux Conan risquait de rester pour longtemps dans sa boite sur son étagère…

« Oui mais bon, p’tit gars, de quoi ça cause ton film là, vindjuuu ?!? »

En effet, penchons-nous sur l’histoire !
Thulsa Doom, méchant chef de guerre/Sorcier/Demi-dieu (et magnifiquement interprété par Monsieur James Earl Jones) est un vil personnage qui (non content de cumuler ses mandats) parcours les terres de l’époque de Conan en quête de pouvoir !
Il trimballe donc sa bobine à dos de cheval, la bobine à Thulsa donc, non pour distribuer des tracts « Votez pour moi » mais bien pour acquérir « les armes d’acier » !
Armes dont la spécialité de fabrication se situe dans le petit village de…Conan (y’en a encore qui suivent), un peu comme à Bokrijk.
Après une magistrale a) transaction commerciale honnête b) sensibilisation à ne pas conserver des armes chez soi c) pillage honteux du village et de ses ressources (au choix, selon point de vue), Thusla Doom et ses guerriers emportent comme esclaves les enfants du village pour les vendre à l’Ouest, y’a pas de petits profits (Mwouah ah ah, quel manager ce Thulsa Doom).

Fondu au noir.
Conan est réduit à l’esclavage, mais est racheté par un puissant producteur de fi…par un puissant « seigneur » qui détecte tout son potentiel.
Nous suivons donc Conan qui apprend à se battre. Conan qui apprend à lire. Conan qui apprend à écrire. Conan qui apprends les subtilités du monde qui est le sien (avec cette phrase culte : « Ecraser ses ennemis et entendre les lamentations de leur femmes… ».
Conan qui…bref, vous aurez compris, on assiste à la construction du héros.
Je dois dire que ces phases, soutenues par la musique de Basil Poledouris, sont bien pêchues et permettent de comprendre de façon dynamique ce qui « constitue » Conan.
Ces phases permettent, à mon sens, d’éviter le ridicule de la plupart des tentatives (de films) héroic-fantaisiennes pré « seigneur des anneaux » car elles posent son personnage.
Je ne résiste pas au plaisir de livrer aussi comment Conan apprends à se comporter envers les femmes, du moins durant sa captivité.

(Elementary emergency guide with women) :
• Lorsque la pouliche (topless bien sûr) est introduite dans votre cellule, prenez soin de la couvrir d’une peau de bête pour l’amadouer.. HEUU : pour qu’elle n’ait pas froid.
• Proposez-vous de lui faire la conversation, par exemple sur votre lit, pour qu’elle admire votre esprit.
• Une fois assise, couchez-là (genre un bon coup) et retirez-lui la peau de bête pour lui montrer votre technique de « 1, 2, 3, respiiiiire ! » (non mais qu’est-ce qu’elle croyait, cette gourdiche ? Erf erf erf). C’est du beau travail de con, nan ? (mode limite vulgaire : OFF)
• Nb : temps d’utilisation de la peau de bête, 30 secondes. Peut donc resservir de nombreuses fois.

Mais petit con deviendra « NAN » ("Nan" qui signifie "adulte libre et responsable", en Simmérien, tas d’incultes) (promis, j’arrête les jeux de mots foireux) et retrouve finalement sa libertéééé, prêt à foncer en kilt et la face barbouillée de bleu pour vaincre les Anglais !! Shit, erreur de bobine, désolé.

Meuh non, Conan va (dans le désordre, sûrement) se faire des potes (superbe second rôle de Subotaï, « voleur et AAarcher » (notez l’accent tonique sur le A), magnifiquement interprété par Gerry López, qui est…surfeur dans la vraie vie ! Mais si ! (pour la petite histoire, il suivra 6 mois de cours dramatiques intensifs avant le tournage, et Schwarzy ira vivre plus d’un mois chez lui afin de « devenir potes ». J’espère que c’est la prod’ qui a pris en charge le budget nourriture).
Conan va aussi trouver ce que Jennifer attends depuis dès lustre, l’amûûûr, et surtout il va élaborer un moyen de se venger de l’ignoble Thusla, non sans mal mais chuuut, fô pas spoilier les intrigues de films dans les critiques. Non monsieur.
Sachez juste qu’il aura pas facile, qu’il va y laisser des plumes (de vautour), et que bon sang, ce que les combats sont biens foutus dans ce film !!

Alors, que retenir de ce Conan ?
Qu’il est hyper pêchu dans sa structure narrative, on ne s’ennuie jamais, les évènements s’enchainent fort logiquement & de façon fluide !
Que les personnages évitent le kitsch de par une profondeur « psychologique » (Oh le gros mot !) et des motivations crédibles.
Que la musique sublime vraiment le film de bout en bout et que –enfin- si vous aimez l’aventure, la vraie, celle qui tache et qui fait des marques de sueurs sous les bras, ce film est fait pour vous !
KatHanA
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 1 oct. 2013

Critique lue 654 fois

6 j'aime

4 commentaires

KatHanA

Écrit par

Critique lue 654 fois

6
4

D'autres avis sur Conan le Barbare

Conan le Barbare
Gand-Alf
10

Days of high adventure.

Alors que je contemplais paisiblement mon vendredi toucher à sa fin en écoutant d'une oreille enamourée la splendide partition de Basil Poledouris, monument de lyrisme et de bellicisme à vous faire...

le 25 janv. 2014

109 j'aime

17

Du même critique

Game of Thrones
KatHanA
10

Behold !

COMMENT critiquer un tel mastodonte ? COMMENT ne fut-ce qu'oser imaginer capturer l'essence de cette série en quelques mots ? Le trône de fer est plus qu'une série parmi d'autres. C'est une saga, une...

le 14 juin 2014

14 j'aime

4

En eaux troubles
KatHanA
4

JAWS (L’attraction, pas le film !) au Parc Universal de Taïwan

Ah ! Est-ce que la (fausse) bonne idée de faire plonger Jason « Tatannes » Statham dans un film de requin, impression qui me taraudait lors de la vision des diverses bandes annonces, est infirmée ou...

le 15 août 2018

13 j'aime

Les Autres
KatHanA
9

L'angoisse au service de l'histoire.

Les Autres est, à mes yeux, un film brillant ! Et pas seulement parce que Nicole tient une lampe sur la jacquette ! En effet, tout dans ce film respire la maitrise, le rythme "calculé", la...

le 24 oct. 2013

11 j'aime