La critique dont vous êtes l'auteur

[SanFelice révise ses classiques, volume 8 : http://www.senscritique.com/liste/San_Felice_revise_ses_classiques/504379 ]

1- Si vous avez aimé le film, voir 2.
Si vous n'avez pas aimé le film, voir 10.

2- Si vous avez aimé l'histoire, voir 3.
Si vous avez aimé la musique, voir 4
Si vous avez aimé les dialogues, voir 5
Si vous avez aimé la réalisation, voir 6
Si vous avez aimé Arnold, voir 7
Si vous avez aimé James Earl Jones, voir 8
si vous avez aimé le reste, voir 9
Si vous n'avez rien aimé de tout cela, voir 10.

3- Ah ! Cette histoire ! Conan le Barbare, c'est vraiment le meilleur film de son genre. Mieux, c'est même la référence en la matière. On retrouve tout ce qu'il faut pour plaire au fan de fantasy : sorcière (en rut), roi-magicien, animaux géants, peuples sauvages, tout y est. J'avoue avoir particulièrement apprécié la première demi-heure, et bien entendu le personnage de Thulsa Doom.

4- Ce qui frappe d'emblée, dans ce film, c'est sa musique. rarement une partition aura aussi bien collé aux images. Mais plus que ça, la musique composée par Basil Poledouris contribue à établir un climat de violence et de sauvagerie. Il renofrce le caractère fantasy du film. Là aussi, on ne pouvait rêver mieux comme musique pour un tel film.

5- Pendant la première demi-heure, ce qui est bien, avec les dialogues, c'est leur absence. On a juste droit à une voix off, qui va nous accompagner tout au long du film mais qui (une fois n'est pas coutume) sait ne pas être trop lourde ni trop envahissante. Sinon, la tragédie de Conan se noue dans le plus complet mutisme. C'est surtout lorsque Conan va rencontrer Subotaï que les dialogues vont s'immiscer dans le film. Et c'est là un des rares défauts du film, ces dialogues parfois (souvent) inutiles qui ralentissent le rythme.

6- Conan le Barbare, c'est la réalisation majeure de John Milius. Et c'est qui, Milius ? C'est le moins connu des mec de la bande à Spielberg-Scorsese-Coppola et consorts. Quelques années plus tôt, en cette magnifique année de 1975, il s'était fait remarqué par un très beau Le Lion et le vent, avec Sean Connery et Candice Bergen et, quelques années après Conan, il tournage un très beau film d'aventures, L'Adieu au roi. Mais Conan, ça reste son tour de force (à la réalisation ; sinon, Milius, il est quand même et surtout connu pour être le co-scénariste d'Apocalypse Now, excusez du peu).
Le grand coup de génie de Milius ici, c'est d'avoir réussi à implanter vraiment une ambiance d'heroic fantasy. Quand on regarde Conan, on se dit : "voilà ce que doit être la fanatsy au cinéma". Il y a là des images qui relèvent du génie : la grande roue que tourne Conan pendant un temps fou, l'arbre où il est crucifié, les cités ceintes de remparts, le temple de Thulsa Doom... Ici, le cinéma remplit à merveille son rôle de dépaysement divertissant. Pendant deux heures, nous ne sommes plus dans ce monde.
S'il fallait une preuve, il y a cette scène prodigieuse, peut-être ma préférée du film, où Conan, évadé poursuivi, tombe dans une sorte de palais mortuaire auprès d'un roi squelette. Une merveille !

7- Vous avez aimé Arnold ? En même temps, vous n'avez pas trop le choix, sinon il va vous rendre une petite visite de courtoisie...
Arnold est absolument parfait dans ce rôle, et ce n'est pas un hasard si ça a conditionné sa carrière.
Parfait, et pas uniquement par sa musculature. Il a parfois un air totalement ingénu du mec qui ne sait pas ce qu'il fait là. Et peu après, il redevient cette machine à tuer, parce que c'est ce qu'il sait faire.

8- James earl Jones. On ne chantera jamais les louanges de cet acteur dont la voix caverneuse lui permit de faire la VO de Dark Vador. Dans ce film, il fait la preuve qu'il n'est pas seulement une voix. Son jeu d'acteur peut être absolument terrifiant. Son regard hypnotique, sa stature imposante le rendent très crédible en roi-sorcier-prophète millénaire.

9- Le reste du casting est à la hauteur. Il faut compter avec Max Von Sydow, décidément très loin désormais de Bergman mais qui prouve, une fois de plus, qu'il est capable de tout réussir. Il faut compter aussi avec le petit Mako, habitué des seconds rôles de séries.
Et puis il y a tout l'aspect technique, d'un ttrès grand niveau là aussi. La photographie, les décors, les costumes, chaque élément contribue à la réussite du film. ,Jusqu'au scénario, co-écrit par Milius et Oliver Stone.

10- Vous n'avez pas aimé ce film ? Alors, on ne peut rien faire pour vous.

[+1]