Suite du chef-d'œuvre de John Milius immédiatement mis en chantier après le premier volet, Conan le Destructeur a tout du deuxième opus bâclé tourné pour ramasser plein de pépètes faciles. Arnold Schwarzenner revient, le malicieux Mako aussi. Pour le reste, c'est de l'inédit, aussi bien du côté des acteurs que de l'équipe technique. Milius laisse place au vétéran Richard Fleischer et Oliver Stone cède sa place de scénariste au beaucoup moins doué Stanley Mann (Intervention Delta, Le Cercle de Fer). On voulait savoir ce qu'il allait arriver au Cimmérien devenu roi, on aurait préféré rester dans le doute...


De barbare sans pitié, Conan devient un Monsieur Muscle philosophe qui assomme un chameau (c'est rigolo), combat des maigrelets encapuchonnés et se voit attitré de compagnons plus navrants les uns que les autres : un voleur arriviste qui croit être drôle (Tracey Walter), une Amazonne grimaçante (le mannequin Grace Jones, qui continue de s'imaginer actrice), une princesse conne comme ses pieds (Olivia 'Big Boobs' d'Abo) et son garde du corps tout aussi intelligent (le basketteur Wilt Chamberlain, no comment).


Un ancien culturiste, un basketteur à la retraire, un mannequin, une débutante... Le casting est un gros what the fuck aux allures de foutage de gueule. Et ce qu'il perd en magnificence muette, le film gagne en humour lourdingue, jamais drôle et consternant. Heureusement, il reste de magnifiques décors magnifiques, des scènes d'action convenablement torchées et bien entendu d'excellents effets spéciaux qui sauvent ce nanar involontairement désopilant.


Devenu le personnage creux un action movie sans âme, Conan n'est plus que l'ombre de lui-même, un guerrier qui bastonne parce qu'il a de gros muscles alors que le premier film nous présentait justement d'autres facettes fascinantes de sa personnalité alambiquée (ne faites pas la moue, bande d'incultes !). Le scénario était pourtant intéressant, cette quête au trésor peuplé de créatures fantastiques et de traîtres en tout genre laissant penser au meilleur pour une suite détonante mais au final, seul le premier film de John Milius vaut la peine. Le reste n'est que cette séquelle regardable mais insipide et une série ringarde...

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le 8 avr. 2019

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