Tant irrespirable qu’angoissant ! Si le premier Conjuring de James Wan vous a convaincu, ce second volet est bien à la hauteur de l’affaire Harrisville !
Le réalisateur n’aura pas fini de nous surprendre ! Bien qu’il tienne à conserver le même schéma que le premier volet, cette suite regorge de rebondissements à vous glacer le sang. On a donc une histoire en parallèle avec les faits produits à Amityville. Allié au cas d’Enfield, ces deux « phénomènes paranormaux » ont été médiatisés dans des contextes épouvantables.
Ce que le film reprend, ne se limite pas à conter les faits réels pour cette famille Londonienne, il nous le ferait presque vivre… Le cadrage est le premier réflexe d’un film qui souhaite nous surprendre, en jouant sur la subjectivité chez les protagonistes, tout aussi craintifs et apeurés que nous sommes. Le cadrage se veut plus fantomatique, plus poussif en termes de plan séquence aussi. De plus, l’intrigue, cette fois-ci plus subtile, tranche des moments de frisson, prévisibles, et pas toujours, mais toujours efficaces. Que ce soit au niveau visuel ou sonore, la peur survient au moment où nous baissons instinctivement notre garde. Bref, pour les personnes aussi sensibles que moi, vous l’aurez compris, de la tension en constante ascension, on arrive au sursaut inévitable. Tout ça pour dire que le frisson est tout de même au rendez-vous !
Les acteurs quant à eux, rien est à corriger. Le casting toujours aussi étroit permet une bonne immersion dans des personnages qui se louent d’attachement. On se souviendra un moment de Janet, mais surtout de cette voix… Une petite similitude avec l’Exorciste bien sympathique dans un contexte tout aussi cauchemardesque. Quant aux Warren, fidèles à eux-mêmes, car la profondeur dans leur implication reste du même degré que précédemment. On y ajoute une légère touche mélodramatique en leur hommage.
Ce qui fait la force du film, c’est d’essayer de ne pas trop tomber dans le « remake ». James Wan a bien assuré dans ce cas, car il flirte avec cette nuance. On peut donc sentir une modeste couche d’Insidious pour la forme. Le scénario tient à poser les choses correctement tout en brouillant les pistes de lucidité chez le spectateur sceptique. Ce qu’il apporte en supplément du premier, c’est une vision. Une fatalité tellement poignante qu’elle en devient rapidement le centre d’attention. Entre le drame et l’horreur, la maison d’Enfield sera garnie de révélations en tout genre, dont le démon pourrait bien être le plus vicieux de la saga.
Merci aussi à Joseph Bishara, exclusivement compositeur de films d’épouvante qui nous aura encore fait trembler et tétaniser. Et au passage, il n’est autre que l’acteur dans les rôles de démon chez Wan qui ne sont pas prêts de libérer nos pensées post-visionnage !
En somme, The Conjuring 2 est validé. Propre et angoissant, il remplit le contrat attendu dans la demeure Londonienne la plus terrifiante ! James Wan est monté d’un cran pour jouer avec nos nerfs. Il ne reste plus qu’à patienter et espérer un nouveau défi réussi pour le metteur en scène indonésien.