Comme tout bon troisième opus d'une saga, à quelques exceptions près, Conjuring 3 ne déroge pas à la règle et reste bien en deçà des volets précédents. La redite est évidente tandis que le changement de réalisateur se voit comme le nez au milieu de la figure. Bien trop occupé à faire voltiger sa caméra en Atlantide, James Wan est remplacé par le très incompétent Michael Chaves, déjà à l’œuvre dans le Conjuring Universe puisqu'il avait réalisé l’insoutenable Malédiction de la Dame blanche.
Et s'il y a du mieux ici, tout reste néanmoins très lisse, de la mise en scène peu ou trop inspirée (ce plan piqué à L'Exorciste en début de bobine ne relève même plus de l'homme à ce stade), tour à tour académique, trop sophistiquée pour un film du genre et dans l'ensemble relativement inefficace, servant un scénario intéressant mais présenté comme un joyeux foutraque pas très agréable à suivre dont on se fout royalement de l'issue au bout d'une bonne heure de bobine. La faute principalement à une caractérisation grossière des personnages, des séquences horrifiques lambda et des allers-retours d'une ville à l'autre rébarbatifs.
En somme, c'est pas qu'on s'ennuie mais presque. Reste au final une ou deux séquences sympathiques, une interprétation de qualité et une histoire qui pense à se renouveler, sans toutefois parvenir à devenir mémorable, un peu à l'image du film et du personnage de Lorraine Warren, une attraction vieillissante à vue d’œil.